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América del Sur !

16 avril 2012

EPISODE 6

PERU 2

 

Cet épisode sera bref, parce que ce dernier mois…nous n’avons pas fait grand-chose, sauf profiter à fond de la belle vie au soleil, sur les plages péruviennes.

Avant de vous raconter (quand même !) ces 4 dernières semaines, retour sur trois autre spécificités péruviennes fort originales :

1/ Les campagnes électorales -pour rester dans l’ambiance française de ces derniers temps- se déroulent ici…sur les murs des villes !

Les partisans réalisent des immenses fresques murales incitant à voter pour tel ou tel autre candidat. Et comme ces fresques, tags et autres qui vont avec ne sont pas effacés entre les différentes campagnes, cela donne un aspect assez négligé à la plupart des bâtiments péruviens.

Le village typique péruvien ? Imaginez un ensemble de maisons en briques de terre cuite, avec seule la façade peinte pour les plus luxueuses, et des fers à béton qui dépassent des murs du rez-de-chaussée (en prévision d’un étage un jour). Si vous ajoutez à ça les peintures à demi effacées des noms de tous les candidats précédents, ça ne fait en général pas rêver !

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2/ Le téléphone portable talkie-walkie, oui mesdames et messieurs !

Ils ont des portables comme les nôtres et peuvent s’appeler par la voie « normale », mais il existe aussi un réseau sur lequel ils peuvent décider d’être visibles ou pas.

Deux personnes visibles sur ce réseau peuvent se biper et ensuite communiquer à voix haute, en tenant le téléphone comme un micro. Pas très privé comme moyen de communiquer mais apparemment bien meilleur marché que les communications normales.


3/ Les coccinelles tunées, très courantes ici : vitres teintées, peinture mate, énorme sono dans le coffre, tout est permis...

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Sympas les ptites cocc' !


Retour sur notre difficile fin de voyage :).

Nous avions donc quitté Zvied à Huaraz, et après une énième nuit de bus où Tim a failli vomir à chaque tournant, nous sommes arrivés à Trujillo, plus grande ville du nord du pays (et pas très intéressante). Nous avons donc poussé jusqu’à Huanchaco, petite station balnéaire à 20 minutes de Trujillo et connue pour ses spots de surf.

Nous avons trouvé un hébergement pas trop mal, et je suis partie en quête du marché, à la recherche d’un petit déjeuner. En demandant à une dame où je me trouvais, j’ai été très agréablement surprise qu’elle propose de m’y accompagner, et encore plus quand elle a passé une demi-heure à marchander pour moi les meilleurs prix dans les différents étals !

A la fin je l’ai chaleureusement remerciée, et elle m’a répondu qu’elle espérait trouver la même aide si un jour elle venait en France. Très franchement, je n’en suis malheureusement pas très sûre…

Nous avons flâné la journée, j’ai fait un peu de surf aidée par Tim, et surtout nous avons suivi « en direct live » l’arrestation de Merah sur la chaine France 24, et c’était très drôle.

Résumé des bandeaux défilant en bas de l’écran (pardon pour les horaires et pour les puristes -s’il y en a- de cette affaire) :

13h « M. Merah devrait se rendre à la justice »

14h « M. Merah se serait rendu »

17h « M. Merah ne se rend plus à a justice mais un assaut va être lancé »

22h « Selon BFM TV, l’assaut aurait été lancé »

22h10 « C. Guéant a formellement démenti l’assaut »

2h J+1 « M.Merah s’est jeté par la fenêtre et serait  mort » (du rez-de-chaussée mouiiii)

2h10 J+1 « M. Merah est mort » (sans commentaire)

2h20 J+1 « M.Merah aurait reçu une balle perdue provoquant sa mort »

Le lendemain matin « Le RAID a tué M.Merah ».

Merci pour ces données d’une précision exemplaire ! Au moins ça changeait des éternels débats sur les présidentielles…


La fin de ce voyage aura été quasi exclusivement dédiée au surf, alors je raconterai notre quotidien et je laisserai à Tim le soin de décrire les très belles vagues qu’il a pu surfer !

Il existe au Pérou un spot appelé Puerto Chicama, connu pour voir déferler les vagues les plus longues du monde.

Après un petit coup d’œil au report sur internet, nous avons fait nos affaires fissa et nous sommes allés là-bas. Effectivement la baie est superbe, les vagues sont magnifiques MAIS (parce qu’il y a un mais), il n’y a absolument rien à faire ! Trois hôtels se courent après au bord de mer (miteux ou beaucoup trop luxueux pour nous), le village est essentiellement dédié à la pêche et autour, il y a le désert.

Du coup, je n’étais pas ravie et j’ai fait un peu la tête…

Je laisse Tim décrire le spot pour les surfeurs qui nous lisent :

En arrivant à Huanchaco nous avons trouvé des conditions assez grosses (10ft au report) et prévues à à la baisse rapidement. Nous avons donc décidé de filer à Chicama dès le lendemain à l’aube en espérant pouvoir surfer cette fameuse vague avant que la houle ne tombe. Et je ne l’ai pas regretté : en arrivant on pouvait voir de l’hôtel déferler d’interminables lignes depuis la pointe de rochers au bout de la première baie.  L’endroit étant relativement abrité des houles du sud qui agitent la côte en cette saison, les vagues y sont toujours plus petites que sur les spots voisins mais il restait encore ce matin-là un bon mètre cinquante et j’ai pu surfer les vagues les plus longues que j’avais jamais vues. Arrivé à l’autre bout de la baie après trois ou quatre vagues successives (entre 100 et 500m chacune)  il ne reste plus qu’à sortir de l’eau et marcher une petite demi-heure jusqu’à la pointe rocheuse pour recommencer (ou remonter en bateau pour les plus flemmards) ! En fin d’après-midi c’était déjà un peu plus petit et donc un peu plus court et le lendemain, après  une session très matinale seul à l’eau au milieu d’un océan de méduses et d’une fin de houle poussive on a mis les voiles pour Pacasmayo.

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La très belle baie et les vagues parfaites de Puerto Chicama.


Heureusement, le dieu de l’océan était avec moi : le 2ème jour au réveil, des milliers de méduses jonchaient la plage, et c’était encore pire dans l’eau. Le temps que je fasse un petit footing, Tim était déjà ressorti, le visage, les pieds et les mains rouges et gonflés par les piqûres de ces sales bêtes.

Ni une ni deux, on est vite partis de là pour aller vers Pacasmayo, autre spot dont nous avait parlé un français rencontré à Punta Hermosa.

En arrivant, j’ai eu peur d’être encore déçue : la première vision de la ville est une immense cimenterie dégueu, grise et vieille. En fait, ça a été un sacré coup de cœur ! Nous avons trouvé un super hostel (El Duke), avec TV câblée, WIFI, salle de bain et cuisine commune, et nous avons ensuite vécu tranquillement là pendant trois semaines.

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Notre "chez-nous" péruvien pendant trois semaines !


Cette ville est de taille moyenne et n’attire pas beaucoup les touristes : à part le surf, elle ne présente pas d’autre intérêt, et comme il n’y a pas de bar et que l’ambiance est plus que tranquille, les gens qui veulent faire la fête ne s’y arrêtent pas. Nous étions quasiment les seuls touristes pendant la première semaine !

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Pacasmayo city.


Les premiers jours, les vagues étaient très petites, et nous sommes allés à l’eau matin et soir pour que Tim m’apprenne à surfer. J’ai galéré au début, mais les derniers jours je suis arrivée à prendre mes premières vagues et à les surfer jusqu’à la plage ! Trop contente !

Je surfais près du quai des pêcheurs, le spot des débutants, avec pleins de jeunes locaux beaucoup plus forts que moi mais très accueillants : nous n’avons eu que des sourires et des « holà » à chaque fois que nous y étions.

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L'apprentie-surfeuse.


Puis sont arrivées les grosses vagues, et la routine a un peu changé ! J’ai trouvé des cours d’aérobic matin et soir, et pendant ce temps Tim partait surfer à « El Faro », le spot des surfeurs confirmés. Il a aussi fini par acheter une planche, ce qui lui permettait de surfer quand il voulait sans dépendre d’une location.

Après 4 ou 5 jours de petites vagues, idéales pour aider Alexia à perfectionner ses take off près du ponton, une nouvelle houle de sud ouest prévue depuis une semaine a fini par arriver...et là j'ai pu voir fonctionner la fameuse gauche de Pacasmayo. J'avais d'abord pensé retourner à Chicama pour cette occasion mais un surfeur chilien croisé là-bas m'a convaincu de rester en m'assurant que Chicama serait trop petit et El Faro parfait. Effectivement c'était parfait ! Durant trois jours, de superbes gauches ont déferlé depuis la pointe du phare, quasiment jusqu'à la ville pour les plus grosses, pour le plus grand bonheur de Chris et moi. Cette vague, moins connu que sa voisine Chicama, n'a pourtant rien à lui envier. Plus grosse et avec des sections un peu plus creuses, elle a beau être plus courte sur le papier ma plus longue vague devait bien faire près d'1 km...largement assez pour commencer à avoir des crampes dans les jambes ! C'était tellement bon et on était si bien à Pacasmayo qu'on a décidé d'y rester jusqu'à la prochaine rentrée de houle prévue la semaine suivante en continuant sur le même rythme : fitness ou surf au choix deux fois par jour en passant le reste du temps à manger au marché ou au resto et à se reposer à l'hôtel, qu'est-ce qu'on était bien!

 

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En haut, le spot El Faro, avec Pedro le chauffeur de mototaxi (à gauche) et Chris (à droite).


Mes cours de sport étaient géniaux (ou « brilliant » selon Kelly, une amie anglaise que j’ai emmenée) : salle de sport des années 20, avec steps en bois, vieilles machines, et musique vraiment old school, genre Withney Houston remixé boum boum. La prof de 68 ans -mais sacrément bien conservée- toute pomponnée,  passait les cours à se maquiller ou à se faire les ongles en nous criant quoi faire. Et j’ai compris pourquoi elle ne nous montrait jamais les exercices, elle ne pouvait pas !

Elle portait en fait sous ses vêtements une sorte de gaine (short + combinaison intégrée) couleur chair, agrafée sur le devant, qu’elle montrait à toutes les filles qui passaient : « un remodelador » qu’elle disait ! Et ce modèle ci n’était pas compatible avec la pratique du sport. Elle a fini par me montrer le catalogue des gaines, et celles pour le sport maintenaient mais ne remodelaient pas, toute une histoire…

Bref, je suis allée trois semaines à mes cours matin et soir, et tout démodés qu’ils étaient, je n’ai jamais autant transpiré de ma vie !

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"Vamos chicas, mas arriba las piernas"

En bas, avec Kelly et la prof, toute "remodelée" par sa gaine !


Nous avons fait plein de rencontres supers, et parmi elles, mention spéciale pour Chris et Kelly, un couple d’anglais adorables, pour Flavien et Pierre, deux parisiens très cools, et pour Luke, un surfeur australien facile à vivre.

Peu de sorties ou d’escapades pendant ces trois semaines, mais quand même nous nous sommes occupés. En gros, voici les moments phares :


Museo Tumbas Reales

Nous avons passé une journée à Chiclayo et Lambayeque, à deux heures au nord, pour découvrir le merveilleux musée du seigneur de Sipan.

Les archéologues ont découvert il y a quelques années des tombes de seigneurs de la culture Mochica, qui vivaient entre le premier et le septième siècle (1000 ans avant les Incas), et notamment du principal, que les archéologues appellent le « Toutankhamon » local.

Et cette découverte a été majeure, parce que les tombes contenaient des quantités impressionnantes de céramiques, bijoux magnifiques en or et argent, de pierres précieuses et étoffes luxueuses. Le musée qui accueille ces trésors est hallucinant : neuf, très beau, avec une mise en valeur exceptionnelle de ces fabuleux objets.

Ça nous a bien plus impressionnés que les vestiges incas.

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L'extérieur du musée.

Impossible de prendre des photos à l'intérieur : il faut laisser les sacs dehors, et nous sommes fouillés et passés au détecteur à métaux avant d'entrer !


Nous sommes ensuite allés faire un tour au fameux marché des brujos (les sorciers locaux), où les étals disparaissent sous des quantités de fleurs, herbes, animaux séchés et autres potions permettant aux magiciens de régler les différents problèmes.

Très sympa, mais étouffant, sous le soleil et sans un brin de vent !

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En haut, le marché des brujos.

En bas, des mignons cochons d'inde au milieu des volailles pour régaler les péruviens !


Spot de surf de Puemape

Pedro, le chauffeur de mototaxi qui conduisait Tim au Faro tous les jours, nous parlait tout le temps de ce spot situé à 30 minutes de Pacasmayo.

Un jour, Tim et Chris se sont motivés et nous sommes partis tous les trois pour passer la matinée là-bas.

Le lieu n’est pas terrible et la mise à l’eau difficile (heureusement, un pêcheur en slip, filet dans la bouche, a aidé les garçons), mais les vagues sont belles et surtout près du bord.

J’ai pu faire reporter photo, plus de 500 en deux heures !

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 Les très belles vagues de Timothéo le gaucho !


Cañoncillo 

Pedro le chauffeur de mototaxi, toujours lui, nous a baratiné avec cette « oasis dans le désert » en nous disant que c’était magnifique, qu’il y avait un lac où on pouvait se baigner, qu’on pouvait monter à cheval, et qu’il y avait même des ruines à visiter. Un jour où les vagues n’étaient pas top, nous avons fini par y aller.

Grave erreur ! Déjà  40 minutes de mototaxi sur la grande route on a cru mourir, mais quand on est arrivé là-bas, c’était la fournaise !

Pas de chevaux, et plus de deux heures de marche dans le sable brûlant (en tongs sinon c’est pas marrant). Le lac était marécageux dégueu, avec des hippies qui campaient au bord, et plein de moustiques en prime.

Et le must reste quand même la fin : il était midi et nous crevions de chaud, quand le guide nous a dit qu’il restait une heure de marche pour aller aux ruines, ou une demi-heure si nous allions directement au village pour repartir. On a choisi la 2ème option, et du coup au lieu de suivre le cours d’eau, on a traversé en plein désert, en tongs, à midi.

HORRIBLE !!

On est vite rentrés se mettre au frais à Pacasmayo, et on s’est dit que Pedro pouvait bien garder ses bons plans pour les autres !

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En haut, l'oasis.

En bas , en tongs au milieu du désert, à midi : on n'a rien compris !


La soirée « fin de temporada » pour le WE de Pâques 

Pâques ici c’est pas de la gnognotte, les péruviens ont une semaine de vacances, et tous les soirs ça chante dans les rues en refaisant le chemin de croix.

Et puis le vendredi saint, il y a une véritable procession, avec un faux Jésus plein de sang mais grandeur nature dans une litière, tous les gens à fond derrière, et retransmission sur toutes les télés de la même cérémonie se déroulant à Lima !

Enfin c’est pas comme chez nous, quoi. Surtout qu’ici, ils ne mangent pas de chocolat...

J’ai du coup fait un petit gâteau au chocolat pour qu’on soit quand même dans l’ambiance, et le samedi soir, nous sommes sortis pour la deuxième fois du voyage. Avec les vacances, la population de la ville avait doublée, et une grande fête (genre boîte de nuit sous une tente) était organisée à la plage.

Kelly était fatiguée, et Chris et Tim voulaient surfer tôt le lendemain matin, mais j’y suis allée avec les deux français et Luke, l’australien, et je me suis éclatée ! Il y avait un groupe qui chantait faux jusqu’à trois heures du matin, puis le DJ,  « DJ zero », est arrivé. Musique pas géniale, mais il a quand même mis « Moves like Jagger » et « Ohh sometimes » donc j’étais en folie.

Et l’ambiance est beaucoup plus électrique qu’en France, les filles et les garçons nous ont intégrés dans leur groupe, nous ont offert à boire, c’était super.

Coucher 5h30 bien alcoolisée ; le lendemain je n’étais pas très en forme, mais je me suis régalée !

 

Soirée « crêpes », avec Flavien et Pierre

2h en cuisine pour faire plus de trente crêpes, mais en dégustant nos « jambon-fromage » et nos « sucre-citron », on était vraiment heureux de changer du riz qui accompagne absolument tous les plats ici !

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Soirée « dîner presque parfait » avec Chris et Kelly 

Après l’épisode du gâteau au chocolat, je me suis mise en tête de faire une tarte au citron meringuée. Et du coup, Chris et Kelly ont proposé de faire un dîner pour aller avec.

Ils nous ont préparé une délicieux « Toad in a hole », saucisses dans une sorte de tarte, avec pommes de terre au four et légumes croquants, le tout recouvert d’un « gravy » aux oignons et vin rouge.

Un délice. Ca a sérieusement modifié notre perception de la nourriture anglaise !

La tarte au citron était très bonne aussi, bien qu’on se soit battus pour faire la meringue : premier essai à la fourchette (échec), 2ème essai réussi par Tim, avec beaucoup de motivation et un fouet acheté in extremis par Kelly !

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Toad in a hole et tarte au citron meringuée, yummy !


Et puis, les français sont repartis, et nos amis anglais voulaient retourner vers Huanchaco pour les derniers jours, alors nous avons suivi.

Le dernier cours de sport a été très émouvant (on a fait plein de photos et toutes les filles me demandaient quand je reviendrais), et l’adieu au propriétaire de l’hôtel aussi !

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Les adieux à mon cours d'aérobic, et à l'hostel "El Duke", avec Chris, Kelly, Pedro, Maria, Otto et Julieta.

En bas la housse de surf maison réalisée par Tim à partir de nos tapis de sol !


Nous avions pensé, un instant, aller passer 5 jours en Amazonie comme Tim rêvait de le faire au début du voyage. Et puis finalement les tarifs prohibitifs pour y aller et sur place, et les milliers d’insectes et autres qui m’angoissaient, nous ont fait changer d’avis. Nous avons préféré nous la couler douce à la plage jusqu’au bout !

Retour donc à Huanchaco, mais beaucoup plus sympa que la première fois : avec Chris et Kelly, puis Luke qui nous a rejoint, ainsi que Eric et Joel, deux suédois vikings rencontrés à Pacasmayo.

Au menu cette fois : surf (toujours) pour les garçons, farniente sur la belle plage de sable, slackline…et yoga pour Kelly et moi ! Une heure par jour, à la plage, avec pour se relaxer le bruit des oiseaux et des vagues, que demander de mieux ! Après les trois semaines d’aérobic musclé, ces étirements m’ont fait le plus grand bien.

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Un peu de slack sur la plage, accompagnés par de jeunes recrues !


Nous avons aussi sacrément bien mangé, notamment un soir où nous avons organisé un barbecue sur la terrasse-toit de l’hôtel : patates et patates douces dans le feu, grosse salade, et énorme pavé de bœuf cuit et recuit vu le mode de conservation de la viande ici (sur un crochet, recouverte par les mouches !). Pastèque et bananes fourrées au chocolat et cuites sur la braise pour le dessert, on a mangé comme des rois !

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Barbec', avec de droite à gauche : Joel, Eric, Stephen, Chris, Kelly, Tim et Luke.


Pour les derniers jours, nous avons choisi de retourner à Punta Hermosa, près de Lima. Les conditions de surf seront bonnes, et nous serons ainsi à une heure de l’aéroport avant le grand départ, mercredi matin très tôt (1h du mat’ youpiiiiiii).

Après ces 5 mois et quelques absolument fabuleux, nous savions qu’il faudrait rentrer…c’est maintenant !

 

Merci d’avoir partagé notre beau voyage à travers ce blog,

A très vite en vrai,

Tim et Alex

 

PS : pour les futurs voyageurs d’Amérique du Sud, rappel de nos principaux coups de cœur :

Episode 1 :

- Ilha Grande, île brésilienne paradisiaque

- Les majestueuses chutes d’Iguazu, à la frontière argentine

- Les marécages fourmillants de crocodiles de Los Esteros del Ibera, en Argentine

Episode 2 :

- Le parc national Torres del Paine et Puerto Natales, la petite ville à côté, en Patagonie chilienne

Episode 3 :

- L’île verte de Chiloé, et la baie des pingouins, au Chili

- Les montagnes et lacs magnifiques de Bariloche, en Argentine (mais sûrement pas la ville elle-même)

- Le sublimissime tour entre Chili et Bolivie, passant par les lagunes et le salar d’Uyuni

Episode 4 :

- La visite des mines de Potosi, en Bolivie

- La Paz, capitale bolivienne vraiment chouette

- La haute montagne, en Bolivie

Episode 5 :

- Arequipa et son Monasterio de Santa Catalina, magnifique à visiter la nuit, au Pérou

- Les superbes Islas Ballestas, repaires de milliers d’oiseaux et de lions de mer, au Pérou

- La région de Huaraz et ses montagnes magnifiques, au Pérou

Episode 6 :

- Pour le surf : Pichilemu, au Chili, et Pacasmayo, au Pérou

- Le Musée du « Seigneur de Sipan », à Chiclayo, au Pérou

 

 

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2 avril 2012

EPISODE 5

PERU 1


Commençons par l’essentiel pour se mettre dans l’ambiance, à savoir trois des symboles du pays à nos yeux de gringos :

1/ L’Inca Kola, encore plus consommé que le Coca, une boisson jaune fluo au goût de malabar, disponible en bouteille de trois litres…

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Chimique ? Noooooon, pas du tout !


2/ La Ceviche (cébitché), plat national, sorte de tartare de poisson cru mariné dans du citron vert et de l’aneth, servi avec des lamelles d’oignon rouge, de la patate douce, du maïs bouilli et du maïs grillé.

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La fameuse ceviche, bon appétit !


Absolument délicieux mais…ça nous conduit tout droit au troisième point !

3/ Les WC ! Surnommés « le kart » par certains (à cause de leur forme), très fréquentés par tous !

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Le "kart", meilleur ami du touriste au Pérou.


Depuis le début du voyage nous n’avons jamais été autant malades qu’au Pérou, et presque tous nos amis de passage ont été touchés. Petite pensée pour Doobs qui à la suite d’une ceviche avariée a été malade comme un chien, et pour Seb qui a passé la moitié de son séjour en vrac…

Quant à moi, j’ai été malade plus de trois semaines (mon record personnel en voyage), finalement calmée par une dose de cheval d’antibio.

Malgré ça, le Pérou, c’est vraiment sympa ! Très humide en cette saison, mais sympa.

Après avoir traversé la frontière près du lac Titicaca, le bus nous a déposés à Puno, au Pérou. Nous n’avions déjà pas aimé Copacabana côté bolivien, mais la vision de Puno, énorme ville grise, avec son port triste et son ciel voilé, nous a encore moins emballés !

Nous avons donc enchainé par un sympathique bus pour Arequipa, avec pour objectif d’aller vers la côte en attendant notre première vague d’amis.

Arrivés à Arequipa, il pleuvait des trombes d’eau et il faisait très froid, pas très cool. Et puis nous ne voulions pas trop visiter l’endroit, vu que nous avions prévu d’y retourner avec les autres. Heureusement, nous avons trouvé un hostel agréable, et j’ai pu consacrer la journée (pluvieuse) du lendemain à mettre en ligne l’épisode précédent. Lassés par la pluie et le froid, nous sommes allés retrouver la plage !

Direction Mollendo, à 1h30 d’Arequipa (version officielle) / 3h00 (réalité !).

Cette petite station balnéaire n’était pas indiquée dans le lonely, (dans le stormrider guide si ! Et j’espérais donc y surfer quelques vagues. Tim) mais c’était la plus proche de nous, nous avons donc tenté l’aventure…et bien nous en a pris ! En arrivant j’ai eu un peu la trouille : le bus traverse des kilomètres de désert avant de s’approcher de la côte, et les premiers bâtiments que nous aperçus au loin étaient des usines pourries et des plates-formes pétrolières… Finalement le bus a continué et nous sommes arrivés dans une charmante petite ville côtière, très prisée des vacanciers péruviens mais désertée par les gringos : nous étions les seuls blancs de la ville !

Nous avons passé quatre jours géniaux, entre farniente, body surf pour Tim, bières,  ceviches ultra-fraîches et rencontres avec les locaux.

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Les daurades coryphènes du marché, fraîches du jour, pour préparer les ceviches, et notre dure vie apès la plage...


La plage là-bas est très organisée : tout le monde loue des parasols (ils sont beaucoup plus responsables qu’en France), et même des piscines gonflables pour les enfants. Comme les vagues sont grosses et que l’eau est froide, ça permet aux petits de se régaler aussi.

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Les gens se trempent mais ne se baignent pas ; on a supposé que beaucoup ne savaient pas bien nager. Les gardes côtes ont été très surpris de voir Tim à l’aise dans les rouleaux, ils sont venus me trouver sur la plage pour s’assurer qu’il savait ce qu’il faisait ! Il faut dire qu’ils avaient eu 4 morts par noyade la semaine précédente…

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Un Pélican en petite forme, échoué sur la plage.


C’est très animé, des tonnes de vendeurs ambulants proposent tout, de la glace aux beignets, en passant par le journal et le plat du jour. En discutant avec les gens, nous avons également  eu plein de compliments sur notre pratique de l’espagnol, on était trop contents !

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Coucher de soleil et tentative de pêche pour Tim : il a laissé tomber après avoir cassé sa ligne et perdu ses plombs...au premier lancer !


Et puis le jour J-1 d’arrivée d’Elisa (Martine), Laure (Laurette), Mohamed (Doobs) et Laurent (Kremer l’explorateur), nous avons repris un bus pour Arequipa, puis pour Cuzco, point de RDV. Avant de partir on avait mangé une petite ceviche, et pour moi ça aura été la dernière ! Dans le bus, j’ai commencé à me sentir très très mal, et en arrivant à Cuzco j’ai été de nouveau malade comme un chien.

Ce n’était que le début…

Aparté : nous ne préciserons que maintenant pour nos parents chéris que le chauffeur de notre bus de nuit était un dangereux taré psychopathe qui a failli nous tuer 1000 fois en doublant comme un malade sur des routes de montagne de nuit.

Bref, nous avons retrouvé toute la bande qui arrivait de Lima après plus de 20h de bus (courageux, les pauvres), et c’était trop bon de voir nos amis là, au Pérou, avec nous ! J’ai un peu gardé les WC toute la journée mais les autres se sont promenés dans la très jolie ville, sous un soleil éclatant (ça n’a pas duré malheureusement !).

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Les filles se régalent, les garçons...attendent ! Non, je corrige, ce n'est pas juste pour Laurent Kremer qui aurait pu se trouver dans l'autre groupe :)

En bas, premier resto du voyage : un peu pâlichons !


Puis notre mission quasi impossible a commencé : faire le max de choses en 15 jours, sans décéder de fatigue -ce qui a failli nous arriver !-.

Dans un premier temps, nous avons booké l’ascension au Machu Picchu et le train pour y aller, le tout pour la coquette somme de…150 euros/personne, oui oui.

Les prix sont absolument déments, surtout rapportés au niveau de vie. Le train, luxueux, est réservé aux touristes, et il n’y a pas d’autres moyens pour atteindre Aguas Calientes, la ville située au pied du Machu. Il existe bien des transports locaux, mais ils sont très très longs (8h de combi au lieu d’1h30 de train) ou non accessibles aux touristes ! Nous avons donc claqué plein de sous, et, allégés, nous sommes partis vers Ollantaytambo (le pays de Dumbo pour ceux qui, comme moi, ne savent pas le prononcer), site inca et point de départ du train.

Ce très joli village de la vallée sacrée n’a presque pas changé en 700 ans : toutes les rues sont pavées, et les murs des bâtiments sont d’origine. Seuls les étages et les toits ont été refaits ! Il abrite les magnifiques ruines d’une forteresse inca où les conquistadors ont perdu une de leur seule bataille majeure.

Autour, on peut voir les terrasses qui servaient d’amphithéâtre lors des cérémonies religieuses, et les bâtiments où ils entreposaient leurs réserves. Ces derniers sont escarpés, pour permettre aux aliments de rester au sec, loin de l’humidité de la vallée. Evidemment, nous avons visité tout ça…sous la pluie ! Nous ne sommes pas entrés dans la forteresse (tarifs prohibitifs), mais une locale nous a servi de guide pour les silos,  et Tim et moi avons traduit pour les autres.

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En haut, les Powers Rangers devant les silos (photo prise par la guide, va savoir pourquoi elle a cadré comme ça!).

En bas, une petite fête à Dédé dans le village.


L’après-midi, direction Salinas, un site impressionnant d’extraction de sel. Depuis l’époque inca, des milliers de puits salants permettent de récolter du sel pour le bétail, et c’est très joli, toutes ces mares blanches et bleues à perte de vue. On s’est fait gravement arnaquer par le taxi pour y aller, comme des bons touristes de base, mais c’était quand même chouette !

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Bravo Laurette pour ta magnifique photo !


Le soir, nous avons pris le Peru rail, le train des toutous pour Aguas Calientes : les 43 km les plus chers du monde ! Et la mauvaise surprise, c’est qu’à Aguas Calientes, contrairement à ce qu’on pourrait penser, il n’y a pas d’eau chaude…

On a atterri dans un hostel miteux, et on a dû se battre avec la proprio pour qu’elle accepte qu’on se douche dans la seule salle de bain valable. En ajoutant à cela qu’il était déjà 23h et qu’on voulait se lever aux aurores pour voir le lever de soleil au Machu, on était tous un peu tendus !


Journal de bord du jour le plus long :

4h30 : Le réveil a sonné et il pleuvait des cordes.

6h00 : On a un peu trainé, et après un petit-dèj Oréos/cookies chips choc de Costa (notre base alimentaire), on est partis pour l’ascension : tous à pied sauf Laurette qui ne se sentait pas les plus de 1700 marches de montée sous la pluie.

Et c’était un peu désagréable en effet, ces marches interminables sous des litres de flotte. Tim et Doobs sont du coup montés pieds nus, et en maillot de bain (je vous raconte pas la tête des autres touristes…).

Moi, j’étais encore malade (youpi), et Martine a fait une hypo à cause de l’association « pas de repas la veille et pas assez d’Oréos au petit-dèj » !

7h30 : Mais en arrivant, on a découvert le mythique Machu Picchu, masqué par la brume et encore non envahi de touristes. Et je crois que c’est comme ça que je l’ai préféré, un peu mystérieux et voilé ; des centaines de terrasses vert vif, entrecoupées de ruines dont personne encore aujourd’hui n’a percé le secret…

Un peu Indiana Jones comme ambiance !

Les archéologues pensent qu’il s’agissait d’un centre religieux majeur, mais ils n’arrivent pas à dater sa construction ; quand on imagine en plus les tonnes de cailloux qu’ils ont montés à la force de leurs bras (et oui, les Incas ne connaissaient pas la roue !!), le mystère de ce lieu reste entier !

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En bas, les fameuses portes incas, construites avec des pierres taillées pour s'ajuster pafaitement, sans mortier.


9h00 : Nous avions pris les billets pour pouvoir monter au Huayna Picchu  -l’espèce de pain de sucre en arrière-plan qu’on voit sur toutes les photos-, et de là nous espérions avoir un vue fabuleuse sur le site…

Et ben NON ! La montée a été arrosée et raide, très raide, et en arrivant en haut on a vu…

Ta ta ta…

Sous vos yeux ébahis mesdames et messieurs…

Un mur de nuages !

Bon ça va que c’était quand même chouette, et qu’on avait grugé les gardes pour apporter notre pique-nique : on s’est installés dans les ruines et on s’est restaurés.

11h00 : En redescendant, le temps s’est levé et nous avons vu le Machu Picchu des cartes postales, le soleil en moins, les touristes en plus ! Avec Tim, ça nous a un peu moins plu : les pelouses sont taillées aux ciseaux, les ruines sont toutes propres, rien ne dépasse…c’est très aseptisé, et du coup ce n’est pas très authentique.

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La vue la plus connue du Machu, avec en arrière-plan à droite, caché par les nuages, le Huayna Picchu.


13h00 : Comme notre marathon continuait, nous ne nous sommes pas attardés et nous avons cavalé pour atteindre notre train de retour.

Nous avions pris un billet plus cher qu’à l’aller (pas le choix), et nous avons eu la surprise de découvrir pourquoi : pendant le trajet, les hôtesses et stewards ont fait un défilé de mode avec des articles en Alpaca, puis se sont déguisés en monstres de carnaval. La classe de Japonais qui nous accompagnait dans le train a même participé !

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Perurail, donnez au train des sous d'avance !


15h00 : A Ollantaytambo, on a enchainé sur un minibus pour Cuzco, hop hop hop et plus vite que ça !

17h00 : Gare routière de Cuzco, achat des billets pour un bus de nuit pour Arequipa (sinon, moi, j’étais toujours malade).

22h00 : Départ du bus.

8h00 J+1 : Arrivée à Arequipa et repos dans un vrai lit, youpi !!!!!

Mais comme on est des fous, on ne s’est pas arrêtés là, non non non ! Après un bon petit-dèj et une courte sieste, on est partis visiter la ville, sous un grand soleil, une fois n’est pas coutume. 

Et les bâtiments sont vraiment magnifiques, en pierre blanche, avec en arrière fond les volcans enneigés.

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La très belle cathédrale sur la Plaza de Armas, nom de la place principale dans toutes les villes péruviennes.


Nous avons aussi planifié notre programme du lendemain : une balade de deux jours dans le Cañon del Colca, un des canyons les plus profonds du monde (3191m quand même !), avec un départ à…3h00 du mat’ !

Pour rajouter du challenge, on est allés visiter le Monasterio de Santa Catalina de nuit (donc on s’est couchés tard), mais ça valait vraiment le coup. Cet ancien couvent est une vrai « ville dans la ville », de plus de 20 000 m2, construite en 1580 par une veuve fortunée, qui n’acceptait au début que les cadettes de familles riches. Ces dernières avaient des véritables suites, et possédaient même des esclaves pour les servir ! Tout s’est arrêté quand le pape Pie IX a envoyé une dominicaine ultra stricte pour reprendre les choses en main, en 1870.

Ensuite, le monastère est resté en autarcie jusqu’à son ouverture au public, en 1970 !

Nous avons mis presque deux heures à explorer les différentes cellules des sœurs, les cloîtres, cuisines, et jardins, le tout éclairés à la bougie : fascinant.

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Puis direction l’hôtel pour une (très) courte nuit, avant le départ pour le canyon. On n’était pas bien frais au lever ! On est partis en minibus jusqu’au départ du trek, avec quelques étapes « spécial touristes » au passage : notamment 45 min de pause à un mirador où on ne voyait rien, en attendant d’apercevoir d’hypothétiques condors !

Tout ça pour que notre guide (gentil, mais pas au top !), nous dise : « Hace demasiado frio aqui, los condores se van a la playa ». Mais bien sûr, et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d’alu !

Avec tout ça, on a commencé à marcher à 10h, un peu frustrant vu notre heure de lever…

Fort heureusement c’était très beau, cette descente dans le canyon ! Il y avait de magnifiques falaises qui tombaient à pic, et au fond on voyait les petits villages encaissés.

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La très belle descente dans le canyon.


Nous avons marché toute la journée sous un grand soleil, pour descendre tout au fond du canyon à « Eden Paradise » ou un truc comme ça, l’hôtel où nous devions passer la nuit, et qui vendait du rêve sur les brochures : piscine, palmiers, et cocktails.

En fait, ça ne s’est pas vraiment passé comme ça ! Nous avons pris la pluie la dernière demi-heure, et nous avons donc découvert notre hôtel « paradisiaque » trempés et gelés : pour Martine, Laurette, Larent Kremer et Doobs, une vieille bicoque pourrie sans fenêtre, genre étable avec 4 lits, et pour Tim et moi…encore pire.

Le type nous a emmenés dans une espèce de case en bambou défoncée (la pluie passait par les trous), avec de la terre poussiéreuse en guise de sol, et pour seul mobilier un lit minuscule bancal.

« Esta bien ? » Il nous a demandé.

« Ben pas vraiment en fait ! »

On était dégoûtés ! Du coup on a demandé autre chose, et il nous a mis dans un bungalow par encore terminé (il manquait le haut des murs) mais en bois, avec un sol en bois, et des lits pas trop pourris.

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 Un copain âne, visible depuis l'intérieur de notre bungalow !


Malheureusement il n’y avait pas assez de place pour nous tous dans ces bungalows un peu plus neufs, du coup entre la courte nuit du Machu, la nuit dans le bus, et le lever à 3h du mat’, le moral était un peu bas. Pour corser le tout, il n’y avait pas de douche, et j’ai encore été malade toute la nuit !! Merci « l’oasis de paradis » que nous avait promis l’agence !

Le lendemain nous sommes remontés, un beau dénivelé de plus de 1000m, et Laurette a fait force et honneur, en montant sans eau mais sans grogner !

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A l'arrivée, avec le couple d'Anglais qui nous accompagnait pour l'excursion, et les très beaux paysages environnants.


Ensuite, nous avons fait un passage très appréciable dans un centre d’eaux thermales où nous avons pu nous laver - même si leurs douches puaient la pisse et étaient jonchées de cadavres de bouteilles d’Inca Kola -, et là ça allait beaucoup mieux.

Après quelques pauses touristiques, et un bon resto-buffet où je n’ai mangé que du riz vu ma situation digestive, nous sommes rentrés à Arequipa, enfin plutôt au terminal de bus d’Arequipa, puisque nous avons enchainé cash pistache sur…un bus de nuit, youpi !

Ca a mal commencé - ils n’avaient pas assez de plateaux repas pour nous tous - , ça a mal continué -Martine était malade -, et ça a mal fini : ils ont oublié de nous arrêter à Nazca, où nous voulions passer la journée !

Nazca, ce sont ces fameuses lignes tracées dans le sol et représentant des figures géométriques seulement visibles du ciel. Un site un peu magique, car aujourd’hui encore on ne sait pas pourquoi ou pour qui ces lignes ont été faites ( Mulder, Scully, les extra-terrestres sont parmi nous…ta-ta-ta-ta-ta-taaaaaaa…).

Enfin toujours est-il qu’en nous réveillant dans le bus, nous avions déjà dépassé Nazca depuis belle lurette... Direction donc Pisco, sur la côte, pour retrouver un peu de soleil et de chaleur.

Et rien d’autre.

Parce que Pisco, depuis le tremblement de terre de 2007 qui a presque tout détruit, est une ville fantôme. Les vestiges des bâtiments coloniaux défoncés, les tas de gravats et les portions de route encore enfoncées donnent une ambiance de fin du monde.

Nous avons trouvé un hostel sympa, mais perdu au milieu de rien, près d’une plage toute pourrie.

Pas très loin, il y a Paracas, sorte de mini-ville montée pour les touristes, guère plus agréable que Pisco. Sauf qu’en face de Paracas, il y a les magiques Islas Ballestas, repères de milliers d’oiseaux marins et de lions de mer. Nous sommes allés faire une excursion en bateau dans ces îles, et c’était vraiment fantastique !

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On est trop belles à la plage (merci Laurent pour cette photo), pendant que Tim et Doobs s'entrainent.


Imaginez trois cailloux au milieu de l’eau, couverts de cormorans, pélicans, mouettes, pingouins et autres piafs marins, le tout mis en musique par les cris des énormes lions de mer, gros patauds des terres mais excellents nageurs… En chemin on a même été escortés par des dauphins !

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Au milieu, le "chandelier", un peu équivalent aux lignes de Nazca, datant de la période précolombienne.

En bas l'arrivée sur les îles, et les milliers d'oiseaux marins.


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Ils sont parfois énormes (plus de 200kg pour les gros mâles), mais ils sont quand même bien mignons ces lions de mer !


Ensuite, nous avons poursuivi l’excursion par la réserve naturelle située sur la côte, mais c’était un peu de trop. Cette réserve a été créée pour préserver l’environnement marin, et du coup côté terre il n’y a pas grand-chose à voir. Nous avons quand même visité un musée très intéressant sur les animaux protégés, et les paysages désertiques de sable ocre contrastant avec l’océan étaient magnifiques.

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Les perruches à Paracas.


Pour les derniers jours, nous avons d’abord envisagé de repartir vers Nazca (ce qui signifiait encore de faire du bus), mais là-bas nous aurions dû prendre un petit avion pour survoler les lignes, et les 12 touristes français morts comme ça depuis 2008 nous ont un peu fait changer d’avis !

Et puis nous avions envie de trouver une vraie plage sympa pour se dorer la pilule : nous sommes donc partis pour Punta Hermosa, spot de surf réputé et station balnéaire courue.

En arrivant, les galères ont commencé : le bus nous a lâchés de nuit au bord de la Panaméricaine, l’autoroute du bord de mer qui parcourt toute l’Amérique du Sud, et le chauffeur nous a dit qu’il fallait « juste » traverser pour atteindre Punta Hermosa Heureusement on a trouvé un tunnel pour passer dessous !

En arrivant en ville, tout était ultra chic et propre, très huppé. C’est une destination très prisée des habitants de Lima pour le WE, et manque de bol, on était samedi soir. On a cherché un hébergement, tout était plein, c’était mauvaise limonade…

Finalement après deux heures d’errance et après avoir poliment refusé de dormir dans le salon d’un type qui nous proposait en plus des prix complètement dingues, on a trouvé une micro chambre de 6 dans un hôtel un peu classe, pour trois fois les prix habituels.

Le lendemain (dimanche), on a pu changer pour un hostel moins cher et plus sympa, et là on a bien profité du soleil et de la chaleur ! On a bien mangé, on s’est enfin reposés, et on a pris des couleurs, et c’était ce qu’il fallait avant le retour de nos amis au froid et au boulot !

Tim et Doobs ont même pu surfer, avant que Doobs ne soit terrassé par une ceviche avariée…

Le spot est excellent, avec une multitude de peaks différents dont Pico Alto, la plus grosse vague d’Amérique du Sud ; et après un premier jour de flat les conditions sont devenues épiques avec une longue houle de près de 3m qui a réveillé tous les spots pendant plusieurs jours ! (Tim)

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Après trois jours bien agréables, Martine, Laurette, Laurent Kremer et Doobs sont repartis pour Lima, et nous sommes restés à Punta Hermosa pour attendre Seb, qui arrivait le lendemain. Nous l’avons vu débarquer, au matin, tout pâlichon, avec ses grosses chaussures de montagne aux pieds, et ça nous a bien fait plaisir, parce que le départ de la première troupe avait fait un vide.

On est tout de suite partis faire de la slack, et ainsi ont commencé les 15 jours les plus sportifs du voyage.

Seb (ou Zvied  / Zviedsmil  / Laborie / le jeune / le marquis), a un peu oublié qu’il était sous les tropiques, et il est passé instantanément de la case pâlichon à la case écrevisse !

Après des achats de crème solaire et de casquette pour le jeune, qui avait la tête ailleurs quand il a fait son sac, nous sommes allés nous prélasser à la plage pendant que Tim surfait. 

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Check la vague, spéciale dédicasse à Math !


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Contre toute attente, on est entrés à 3 + la planche dans cette mototaxi, oui oui !

A droite, déjeuner chez mamita, au marché !


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Départ de Punta Hermosa avec Carlos, le proprio de l'hostel, et son fils Leo.


Reposés et bronzés, nous sommes partis le lendemain soir pour Huaraz l’exubérante (merci le lonely pour ce commentaire sans fondement), petite ville située à plus de 3000m d’altitude au cœur de la 2ème chaine de montage la plus haute du monde après l’Himalaya.

Nous avions beaucoup hésité à retourner dans la région de Cuzco, pour faire le trek passant par Choquequirao, cité inca jumelle du Machu Picchu en version sauvage et perdue dans la nature. Cela aurait aussi permis à Zvied de voir le Machu.

Mais le trek était assez long, et vu les conditions climatiques que nous avions eues, nous avons eu peur de nous engager dans une grosse galère de pluie pendant tout le séjour.

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Bus de luxe, on a fait les barons (ou les marquis).


Nous avons donc tenté notre chance ailleurs, et c’était une bien bonne idée ! Après une nuit dans un bus luxueux (où nous avons encore failli mourir 100 fois), nous sommes arrivés à Huaraz sous un très beau soleil, et nous sommes allés nous installer à l’hôtel Churup : salle de bain privée et vue sur les montagnes, avec au dernier étage salon vitré et cheminée, trop top !

Nous avons demandé des informations sur les balades à faire et nous avons trouvé un trek qui paraissait parfait : physique et pas trop long, dans les superbes montagnes de la Cordillère Blanche, le trek Cedros-Alpamayo.

Il était donné en 7 jours, mais après une étude attentive de la carte, les garçons ont dit qu’on pouvait le tenter en 5.

Pour nous échauffer et surtout pour que Laborie s’acclimate un peu, nous sommes partis le lendemain faire une promenade à la journée, pour aller voir la très belle Laguna Churup : 4450m, avec un dénivelé de 600m.

Et Zvied en a vraiment chié ! Avec Tim nous avions des restes des hautes montagnes boliviennes, mais passer du niveau de la mer à 4000m en deux jours, ça coupe un peu le souffle ! Pour corser le tout, Seb a commencé à être malade, et il a donc atteint le lac en petite forme.

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Il est resté motivé malgré tout, et nous avons dans la foulée fait nos sacs pour partir vers Caraz, village proche du départ du trek. Nous sommes arrivés là-bas sous la pluie, ce qui a confirmé la météo que nous avions depuis notre arrivée dans les montagnes : beau le matin, couvert l’aprem, et orages le soir (notamment le tout premier soir, ou les coups de tonnerre étaient impressionnants !).

Le soir, Laborie a tenté de se retaper avec du riz ; moi j’aurais dû faire pareil vu que mes problèmes intestinaux n’étaient pas encore réglés…


Et puis le lendemain…leeeeeeet’s gooooo !

J1 : Lever aux aurores pour prendre un taxi vers Huascayan, blédou du départ du trek.

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Trois mouflettes du village pour nous souhaiter bonne chance !


Nous avons commencé ce premier jour vers 9h00, chargés comme des mulets : c’était vraiment dur car nous avions plus de 1500m de dénivelé, et le camp d’arrivée était à 4600m d’altitude.

Nous avons donc grimpé, grimpé, et encore grimpé, difficile pour tous, avec une pensée pour Seb qui était encore bien malade.

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L’arrivée nous a largement récompensés de ces efforts : nous avons campé au bord d’un lac turquoise, bordé par d’immenses sommets enneigés se reflétant dans l’eau.

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Pas mal, non ?


Et bien sûr nous étions seuls !

Seule ombre, notre repas du soir, pâtes au fromage et au jambon, trop cuites, amalgamées et rapidement froides…pas un franc succès (mais visiblement toujours meilleures que certaines pates aux noix ;)).


J2 : Après une courte nuit pour tout le monde et un concert de ronflements (merci les gars), nous avons passé notre premier col à 4800m, suivi par une belle descente et une remontée à 4700m. Epuisant mais toujours magnifique ! Pour arriver au second camp nous avons ensuite longé une rivière jusqu’au bout d’une vallée, qui s’arrêtait abruptement au pied d’une falaise et d’un glacier surplombés par les sommets, dont celui de l’Alpasmayo, un des plus beaux du monde parait-il.

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Premier 4800m pour Laborie !


Il faisait beau en arrivant au camp, et nous avons tous pu nous décrasser dans la rivière, super agréable. Et pour la touche finale, nous avons campé au milieu d’un troupeau de chevaux, j’étais vraiment ravie, les garçons un peu moins !

Zvied : «Tu crois que les chevaux peuvent tomber sur la tente ? »

Tim : « Meuuuuh non ! »

Moi : « Ah si si, s’ils se prennent un des fils ils peuvent trébucher… »

Du coup Seb a passé une nuit anxieuse, et même moi je n’ai pas fait la maligne quand un cheval s’est effectivement pris les sabots dans un fil (mais il n’est pas tombé !).

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Notre deuxième camp, magnifique !


J3 : Jour le plus éprouvant du trek pour moi ! Nous devions repasser un col à 4800m, sauf que cette fois ci, dans la montée, il a commencé à pleuvoir.

Puis à grêler.

Puis à neiger.

Et bien sûr, mes chaussures ne sont pas imperméables et ma Gore-Tex non plus !

Du coup, j’ai commencé à avoir très très froid, notamment aux orteils car mes godasses étaient remplies d’eau glacée. C’est d’abord très douloureux quand ça commence à geler, puis après on ne sent plus grand-chose.

Quand j’ai dit ça à Tim, il s’est immédiatement arrêté, et j’ai été bichonnée : Tim m’a frictionné les pieds, Seb m’a prêté sa doudoune, et ensuite on a mis des sacs poubelles dans mes chaussures pour tenter d’améliorer les choses.

Moi pendant ce temps-là, je pleurais comme une madeleine, de douleur et de froid.

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Avec mes pieds un peu plus secs et réchauffés, nous avons finalement franchi le col enneigé et nous sommes vite redescendus pour retrouver le chaud : nous sommes arrivés dans une vallée austère, grise, boueuse que nous avons surnommée la « vallée de la mort ».

Heureusement un peu de réconfort est arrivé au moment du pique-nique, car nous avons eu droit à un rayon de soleil, à la visite de condors, et à la rencontre avec une vache peu farouche qui venait lécher nos sacs à dos pleins de sueur salée !

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A chaque fois qu'on la chassait, elle faisait diversion 5 minutes et elle revenait à l'attaque !


En fin de journée, nous avons atteint le 3ème camp, aussi superbe que les premiers ! Nous avons dormi près d’une rivière, et à proximité de deux fermes qui élevaient des chevaux et des lamas.

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Nous avons rencontré un des fermiers, « Pépé barre à mine » dixit Laborie, qui était complètement défoncé par l’alcool et une trop grosse consommation de feuilles de coca ; nous avons planté notre tente le plus loin possible de lui !

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Les beaux gosses :)


Mention spéciale pour le meilleur repas du trek, un bon vieux purée-saucisses des familles, qui fait plaisir !

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Le seul repas où Zvied a mangé plus que moi, le coquin !


Les Lamas étant beaucoup plus trouillards que les chevaux, nous n’avons pas eu de problème de chute cette nuit-là.


J4 : Dernier col du trek, à 4600m et quelques, et nous étions toujours malades avec Seb !

Dès le matin, une petite ânesse grise s’est précipitée à notre rencontre, et elle ne nous a plus quittés pendant une bonne partie de la journée !

Cette montée était difficile, mais la vue d’en haut était sublime, d’un côté comme de l’autre.

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Ensuite nous avions une grosse descente jusqu’au prochain camp, dans une vallée superbe que nous avons appelé « vallée des merveilles ». Nous avons difficilement trouvé notre chemin au milieu de la plaine marécageuse, puis dans les bosquets qui commençaient à se densifier à mesure que l’on perdait de l’altitude.

Nous avons quitté notre copine grise après une traversée de rivière qu’elle n’a pas osé tenter, mais c’était sûrement mieux comme ça car elle était déjà très loin de chez elle.

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En haut la "vallée des merveilles".

En bas, la dernière photo avec notre ânesse.


Nous sommes arrivés tôt dans notre dernier campement (magnifique lui aussi), proche d’un pueblito (petit hameau) de quelques maisons. Nous avons pu profiter d’un grand soleil pour nous prélasser, puis à la nuit nous avons eu une sympathique visite !

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La vue depuis notre camp, sublime !


Nous étions dans la tente, vers l’heure où nous allions commencer à préparer le diner, et nous avons entendu des notes de flûte, qui se rapprochaient, de  plus en plus près… En ouvrant la tente, nous avons découvert le flûtiste, accompagné de sa femme et son fils, qui venaient nous saluer !

Nous leur avons offert un thé et du cake, assis sur des cailloux, et même si la discussion était difficile (ils parlaient Quechua, pas Espagnol) c’était quand même un moment génial !

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Le thé avec le flûtiste et sa famille, super souvenir.


J5 : Même scénario que la veille : Domingo, un autre habitant du pueblo, et venu partager notre petit-déj’.

Puis nous devions rejoindre Pomabamba, pour finir le trek, et cette marche a été…interminable !

Nous avons finalement atteint ce village vers midi, et nous avons pu prendre un vrai repas, loin des sandwichs jambon-fromage des derniers jours. Ce gros repas, la fatigue et probablement le Micropur utilisé pendant 5 jours pour purifier l’eau ont définitivement achevé de démolir mon tube digestif, et après plus de trois semaines de tourista, j’ai suivi (enfin) le conseil de mes copines Laure et Elisa : j’ai pris des antibios !

En deux jours, c’était réglé…

Seb commençait aussi à aller mieux, et quand nous avons pris une chambre dans le meilleur hôtel de la ville (prix dérisoire) il était comme un fou ! C’est vrai qu’on était vraiment bien, grands lits, douche chaude et écran plat avec le câble.

Le retour vers Huaraz a été épique, 9h de bus pourri sur une route en terre pleines de trous, passage de cols à 5000m, et avec du Picante de Cuy pour Tim à midi (leur fameux cochon d’inde, prononcer « piquanté de couille »).

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Craquage dans le bus, et Tim heureux avec son Picante de Cuy !


On était trop contents de retrouver une chambre dans notre super hôtel Churup, et pour fêter le retour au confort, on est allés boire des coups et manger comme des chancres, ensuite on est allés dans un bar (plein d’animaux mal empaillés sur les murs, glauque !), puis…on est allés en boîte !

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Pisco sour : pisco, citron vert, blanc d'oeuf ; LE cocktail typique péruvien !


Et attention la boîte péruvienne : 30 minutes de musique commerciale pour 2h de musique latino-salsa-boum-boum, heureusement qu’ils avaient de bons cocktails.

On est rentrés pintés et heureux !

Pour les derniers jours, on est allés faire du  « bloc » (escalader des petits rochers non équipés, avec des matelas dessous en cas de chute, NDLR), grande spécialité de Zvied. On s’est éclatés, il y avait un super spot tout près, avec plein de cailloux différents, et tous les niveaux.

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L'arrivée sur le spot, et les garçons qui se débrouillent plutôt (très) bien.


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"Poulette, je suis blessé" !

Note : il s'est vraiment arraché les doigts plus tard, lors de la 2ème session...


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J'ai peur du vide, mais je lâche pas l'affaire !


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Fin de la journée, l'orage arrive.


Les garçons ont aussi tenté une expérience canyoning, mais je n’étais pas très motivée par l’eau froide, et quand j’ai appris qu’il n’y avait pas de combinaison cela a confirmé mon choix !

Ils se sont quand même régalés dans trois cascades de difficulté croissante, avec pour commentaire du guide (qui marchait à côté et ne mettait pas un pied dans l’eau) devant la troisième cascade :

« Si si, vous pouvez passer dedans, claro -comme ils disent tout le temps ici -» et en ayant la tête du type qui se dit « Bon c’est sûr, si c’était moi, j’y  mettrais pas les pieds»…

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Nous avons quitté Seb au départ du bus, lui pour Lima, nous direction la plage et le surf à Huanchaco, près de Trujillo. On était un peu tristes après ces deux semaines au top, mais comme le retour commence à se profiler, on le reverra vite !

Nous voilà de nouveau à deux pour le dernier mois, qui sera dédié au surf, à la bronzette, et au farniente, youhouuuu !


A très vite pour la suite (et fin !),

Tim et Alex

19 février 2012

EPISODE 4

BOLIVIA


Avant de venir, nous avions beaucoup entendu parler de son insécurité, de sa pauvreté,  de sa malbouffe, et de la relative froideur des gens. Et puis, au fil des rencontres, sont apparus la beauté à couper le souffle des paysages, l’authenticité des villes et des habitants, le plaisir des prix tous petits …

Finalement, notre opinion : LE pays à visiter en Amérique du Sud !

Pays le plus pauvre du continent, la Bolivie a beaucoup à offrir ; entre plaines immenses, sommets enneigés, treks multiples et même jungle tropicale, les amoureux de la nature sont servis. Et les autres aussi ! On trouve tout, ici. Les supermarchés sont mieux achalandés qu’en Argentine ou au Chili (bon sauf pour le Nutella au grand désespoir de Tim…), les marchés sont grandioses, les villes regorgent de bâtiments coloniaux et de musées, et la bouffe…est délicieuse !

Un exemple d’almuerzo, menu de midi à moins de deux euros :

- Soupe : crème de poulet ou d’asperge

- Truite, poulet ou porc avec frites, pomme de terre au four ou riz

- Petit jus de fruit

C’est trop bon ! Et quand on en a marre de manger  « local », on va dans des restos à touristes, où deux plats, deux cocktails et deux desserts nous coûtent…15 euros !

Quant aux habitants, ils sont certes moins exubérants qu’en Argentine par exemple, mais ils sont globalement très sympathiques et surtout encore complètement ancrés dans leur culture.

Pratiquement toutes les femmes de plus de 50 ans -et même certaines jeunes- portent la tenue traditionnelle de Chola : jupe à froufrou très large, collants en laine dans des sandales, châle, carré de tissu coloré noué dans le dos en guise de sac (pouvant contenir de lourdes charges / un enfant / un magasin), et surtout chapeau melon sur de longues tresses terminées par des pompons.

La première fois qu’on les a vues, lors du tour du Salar d’Uyuni, nous avons pensé qu’elles se déguisaient pour les touristes. Mais en fait pas du tout, c’est leur tenue habituelle !

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L’ambiance bolivienne nous a gagnés dans le bus : aussi pourri dedans que dehors, sur une route défoncée, sans lumière (la nuit tombe à 7h ici), mais avec beaucoup d’animation ! Toutes les Cholas piaillaient dans le noir, emmitouflées dans leurs châles, et les hommes braillaient au téléphone.

Nous sommes arrivés au milieu de la nuit à Potosi, et avons gagné l’hostel que nous avions heureusement réservé avant de partir.

Hendric et Antje étaient dans un dortoir, Tim, Sterenn et moi dans un autre.

Et nous avons eu le coup de cœur ! Beau bâtiment, salle de bain privée, WIFI qui marche, et surtout petit dèj’ délicieux : œufs brouillés, fruits, pain, beurre et confiture… Mais quel pain ! Comme en France,  croustillant, goûteux, frais, du bonheur !

Le tout évidement pour 35 Bolivianos, 4 euros.

Satisfaits de ce premier hébergement bolivien, nous sommes partis explorer la ville.

Potosi est située à 4070 m d’altitude, et elle est surplombée par une imposante montagne, qui contient les mines d’argent. Et il faut vraiment visiter les mines pour ressentir le poids qu’exerce cette montagne sur la cité.

Longtemps Potosi a été la ville la plus prospère d’Amérique du Sud, comme en témoignent encore ses magnifiques bâtiments et églises ; actuellement les mines ne contiennent plus que de la poudre d’argent, et la pauvreté des mineurs fait peur.

Nous avons décidé de visiter les mines tous les 5, après avoir réfléchi si nous nous en sentions capables. D’abord, il faut signer une décharge pour signaler que nous sommes conscients des risques et que nous savons qu’il peut y avoir des accidents. Et puis nous étions un peu mal à l’aise de l’expérience « zoo » -je te regarde en train de faire un travail horrible mais je te donne des sous-.

Finalement nous nous sommes décidés :

. Première étape : équipement, avec pantalon, veste, bottes, casque et frontale.

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Avec Hendrick, Antje, Sterenn, et une autre téméraire visiteuse de mine.


. Deuxième étape : marché ; le guide, un ancien mineur, nous montre comment fonctionne la dynamite et nous explique le matériel utilisé. Nous achetons des « présents » aux mineurs, et notamment de l’alcool.

A 96 degrés…

Le guide nous a dit qu’un mineur pouvait en boire un demi-litre pur par jour ; nous on a essayé un bouchon, c’était ignoble.

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Buen gusto qu'ils disent, c'est FAUX !


. Troisième étape : la mine.

Il y avait deux guides, un anglophone, avec qui est partie la majorité du groupe de touristes, et un hispanophone, avec lequel nous sommes restés, Tim, Sterenn, un autre français, et moi.

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Je faisais grave la maligne avant d'y aller !


Le premier groupe est entré, et nous avons patienté dehors pendant que le guide nous expliquait le fonctionnement de la mine.

Et surtout, nous avons rencontré les premiers mineurs, des hommes jeunes, abîmés, abrutis par le travail et défoncés : pour tenir le coup, ils mâchent des feuilles de coca toute la journée, et boivent leur alcool à brûler. Avant chaque gorgée, ils versent quelques gouttes sur le sol en hommage à Pachamama, la Terre Mère, qui leur fournit le métal, et est aussi responsable de la mort de beaucoup d'entre eux.

Il y a encore 15 000 hommes sous terre tous les jours, et le plus jeune garçon a 12 ans, c’est hallucinant.

Nous sommes entrés à notre tour, un boyau assez large et aéré, avec des rails au sol.

Mais nous n’avons presque pas progressé pendant une heure : nous avancions  un peu, et puis le guide criait « tren », et nous courions dans l’autre sens pour nous mettre à l’abri dans une niche pendant qu’un wagon, lancé à toute allure, traversait le boyau. Et c’est très rustique, si on ne se poussait pas, on se faisait écraser…

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Bref on a du coup beaucoup discuté avec le guide, qui nous a dit que le tourisme représentait un gain de 2 mois de travail pour les mineurs, reversé sous forme alimentaire à leurs familles.

Ça nous a donné bonne conscience…

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Oh les jolies couleurs des dépôts bien toxiques sur les murs !


Enfin nous avons avancé, en courant presque pour passer entre deux wagons. Et on ne s’est pas sentis très bien, boyau plus petit, manque d’air, augmentation de la température et apparition de vapeurs ultra toxiques…

J’ai même failli sortir, je me suis vue mourir dans cette mine ! Heureusement le guide m’a rassurée en me disant qu’il ne nous emmenait que dans des portions correctement aérées et près des sorties (je n’ose pas imaginer les autres) et que je ne risquais rien.

Nous avons rampé dans des boyaux pour voir les niveaux inférieurs, où les hommes pellettent des tonnes de pierres qu’ils treuillent jusqu’aux niveaux supérieurs, où les wagons les récupèrent. Tim a aidé à pelleter, et en 5 minutes il était en nage.

Eux font ça toute leur vie.

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Puis on est ressortis, et on s’est dit que plus jamais, on ne mettrait les pieds dans une mine !

. Quatrième étape : l’extraction d’argent.

Les wagons sont répartis dans tout un tas de machines qui pulvérisent les pierres, puis balancent plein de produits chimiques pour séparer l’argent du reste.

Ils obtiennent de l’argent pur à 70 %.

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Cette expérience a été vraiment  très dérangeante.

Le temps froid et humide et cette « pesanteur » des mines nous ont fait quitter Potosi rapidement pour Sucre, ancienne ville coloniale réputée pour sa très belle architecture. Évidemment le bus qui nous emmenait est tombé en panne (ça faisait longtemps), heureusement on était tout près du terminal et on a pu prendre un taxi !

La ville et ses alentours n’offrent que peu d’intérêt, à part l'architecture et les marchés, mais nous avons profité du parc pour initier Sterenn à a slack, et elle s’est révélée très douée !

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En haut, Tim se la régale au musée (bis)...et je progresse en slack !

En bas, déjeuner au marché accompagné par un spécialiste de flûte hero :)


Tim espérait aussi pêcher, et nous sommes partis vers un petit village où on était censés trouver du poisson, Yotala. On a pris un combi (mini van) local, plein de Cholas et de leurs petits, et Tim a eu un succès fou en distribuant des chips saveur citron que l’on trouvait immondes !

Arrivés dans le bled, pas de rivière, mais une jolie place centrale avec des arbres. Ni une, ni deux, on a tendu la slack. Et la dizaine d’enfants qui nous regardait de loin au début a ensuite pris la sangle d’assaut ! Sterenn, qui est prof de graphisme mais également animatrice de colo, a organisé des challenges : les petits étaient aux anges !

Ils ont été très déçus quand on est partis, mais on a passé un superbe après-midi.

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Ils sont pas en place ces petits ??


Nous attendait ensuite l’épreuve du bus pour La Paz, 15 heures de trajet.

En achetant les billets, nous avons bien demandé s’il y avait des toilettes à bord.

« Mais oui, bien sûr ! ». Il n’y en avait pas !

Le bus était surchauffé, plein de gens puaient, et un bébé a hurlé deux ou trois heures avant de se calmer, Tim a failli péter les plombs !

On a fait deux pauses en 15 heures ; la première, une demi-seconde pour faire pipi, le bus roulait quand on est remontés dedans. La deuxième, improbable, à 3 h du mat’, pour manger ! Le bouiboui et les étranges fromages proposés ne nous ont bizarrement pas tentés…

Au matin nous sommes arrivés à La Paz, impressionnante concentration de maisons de briques rouges enclavées dans une vallée entre de magnifiques montagnes. La vue d’en haut est vraiment inoubliable ! La ville est quand même située à 3660m, et à cette altitude, monter un étage c’est épuisant !

Nous avons trouvé un hôtel sympa (hôtel La Valle), et surtout calme, loin des hostels remplis de jeunes venus pour boire la nuit et dormir le jour (un petit goût d’Argentine oui, oui).

Le premier jour, nous avons un peu visité ; le quartier touristique est très sympa, petite rues en pente, magasins d’artisanat à tous les coins de rue, Cholas et leurs produits à vendre installées sur les trottoirs… Et en fin d’après-midi, nous avons pris un taxi pour admirer la vue depuis le quartier d’El Alto, le quartier le plus haut de la ville. Toujours aussi fantastique, avec les montagnes Huayna Potosi et Illimani en arrière-plan !

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Nous avons ensuite un peu erré, et nous sommes tombés sur le quartier des « sorcières », une rue bordée d’échoppes où l’on règle tout : problèmes d’argent, de couple ou de santé.

Et pour cela une multitude de petit feux brûlent, et les ingrédients utilisés, en plus de traditionnelles herbes et racines, sont les fœtus de lamas, très glauque !

Nous sommes vite repartis vers nos quartiers, de peur de se faire jeter un sort !

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Les boliviens font la fête pour un rien, les pétards et feux d’artifices éclatent dans tous les sens, et surtout…ils aiment picoler ! Mais ils ne tiennent pas bien l’alcool : à 22h, il y a des déchets humains partout en train de se vomir dessus ou de faire pipi au milieu de la route, original.

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Sterenn hésitait ensuite à partir vers Copacabana, avant de rentrer en Argentine, mais Tim l’a convaincue de rester avec nous pour faire un trek de trois jours, le trek Choro.

« Allez les filles, il est facile ce trek, c’est que de la descente ! ».

Seul problème, Sterenn n’était pas équipée pour marcher (elle avait initialement prévu de rester à Buenos Aires), et elle a dû louer du matos. Et c’est là que ça s’est gâté ! Nous avions prévu de passer au magasin de loc’ vers 9h avec nos sacs, et de partir dans la foulée commencer le trek.

Et ben à 9h, le magasin de loc’ était fermé.

Et à 10h aussi ! Des gens essayaient d’appeler la tenante, en vain…

On a fini par trouver une autre agence qui louait du matériel, mais au final, Sterenn s’est retrouvée avec une veste et un pantalon d’alpinisme des années 20 (ambiance Marios Bros), des chaussures d’alpi’ également, trop grandes de 2 pointures, et un duvet -18 degrés en synthétique tellement énorme qu’il prenait plus de la moitié de son sac !

Elle a gardé la motiv’ malgré tout, et on est partis  -bien tard- pour le départ du trek. Dans la bataille Tim a oublié le lonely de la Bolivie sur le tableau de bord d’un taxi, et on a fait la fin du chemin debout dans un bus moisi qui n’avançait pas et qui puait !

Heureusement au début du trek, les paysages étaient magnifiques. Départ à 4725m, petite montée difficile à 4859m, et normalement…descente seulement jusqu’au bout, sur 70km.

En fait il y avait AUSSI quelques montées bien bien raides !

La première journée, courte, est splendide : nous sommes sur l’Altiplano, entre montagnes arides et vallées humides pleines de lamas en train de brouter. Le chemin est complètement pavé ; c‘était une ancienne route Inca pour amener l’or vers les empereurs à Cuzco, au Pérou.

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Avec le temps humide, ça a commencé à se corser pour notre bretonne lyonnaise : dur de marcher avec des godasses ultra rigides et trop grandes, les premières ampoules ont fait leur apparition.

On a fini par s’arrêter un peu avant le camp prévu, dans un superbe site au bord de l’eau. Et quand même, on était super bien calés !

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Le deuxième jour, c’est devenu la torture pour Sterenn : ses chaussures lui faisaient horriblement mal, et, comme nous sommes progressivement passés de la montagne à la jungle, ses fringues d’alpi’ n’étaient pas du tout adaptées.

Elle s’est bien battue, mais au milieu de la (longue) journée, elle a craqué. Et heureusement qu’elle avait emporté ses fidèles Stan Smith, qui lui ont sauvé la vie ! Elle a marché à toute berzingue après avoir changé de chaussures, et nous avons campé le soir dans le jardin d’une petite maison au milieu du chemin.

Entre temps on avait quand même traversé un pont digne d’Indiana Jones : les planches pendaient lamentablement, et il y avait même un trou de 3m, à franchir sur un tronc. Le pont était bien à 10m du sol, j’ai eu légèrement la trouille !

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Ta ta ta taaaaaa (il me manque un peu d'assurance, le chapeau et le fouet pour faire comme Indie !)


C’est assez fou d’arriver chez des gens qui habitent à minimum un jour de marche du village le plus proche. Ils ont souvent des enfants, quelques poules, quelques cultures, et du Coca pour ravitailler les marcheurs (ils sont très très forts à la Coca-Cola Company).

Très étrange d’imaginer la vie de ces gens, perdus au milieu de nulle part !

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On s’est fait pleuvoir dessus toute la nuit, et le lendemain on était un peu moroses : marcher dans la jungle humide sans aucune visibilité, avec cette interminable descente qui ruine les genoux, c’était pas la folie.

Du coup on a tracé - au passage on est passés devant les anciennes mines d’or, encore plus cauchemardesques que celles de Potosi - et on est arrivés en fin de matinée à Chairo, 3250m plus bas, fin du trek !

On est allés se reposer à Coroico, une ville perchée au milieu de la jungle, avant de regagner La Paz.

Et Tim en avait bien besoin ! Patraque depuis quelques jours et KO depuis le matin, il avait en fait 39 de fièvre et une sinusite carabinée.

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Petit dèj' sur la terrasse de l'hôtel, à Coroico.

 

La route de Coroico à La Paz est toute neuve (mais déjà bien abîmée), et impressionnante : au bord du vide tout le long, pour remonter vers l’Altiplano. Elle remplace l’ancienne route, appelée la « route de la mort », une piste de terre où les poids lourds avaient du mal à se croiser et qui est bordée de petites tombes. Actuellement ce chemin est réservé aux touristes à vélo en manque d’adrénaline !

A La Paz, nous avons retrouvé notre hôtel avec plaisir, et nous avons préparé avec Sterenn l’anniversaire de Tim pendant qu’il se reposait : un gâteau, des bougies, et même des cadeaux ! Elle lui a offert son guide en remplacement de celui oublié dans le taxi. Très cool de sa part !

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Le pot du départ avec le cocktail "bolivian flag" (plus beau que bon), et en bas pour le petit dèj' le feliz compleaños du gaucho.


Et puis le soir, elle a pris un bus pour repartir vers l’Argentine, trajet qui promettait d’être horrible : des heures sans toilettes, et sans pause !

Nous, on était dépités de son départ, après plus de 15 jours géniaux passés ensemble, et on est allés boire un verre pour oublier. On a découvert Oliver’s travel, sorte de pub anglais qui bien sûr vendait de la bière, mais aussi faisait de super cocktails, et de supers plats. C’est un peu devenu notre QG.

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Après les choses sérieuses ont commencé. En Bolivie, il y a des sommets de fou, et les prix des expéditions sont dérisoires par rapport à la France. Malheureusement nous sommes dans la mauvaise saison.

Ici il n’y a pas d’hiver ou d’été, mais plutôt une saison sèche et une saison humide. Pendant cette dernière, seuls quelques sommets sont accessibles ; les autres croulent sous la neige.

Nous avons décidé de commencer par le plus habituel, le sommet Huayna Potosi (6088m tout de même !). Après avoir prospecté dans plusieurs agences, nous avons choisi Aka Pacha. Très mauvais choix…

Le matin du départ, nous avons essayé le matériel (qui datait de Mathusalem), et nous avons rencontré notre guide, « Super Mario ». On s’est dit « cool, c’est le guide qu’avait notre copain Tib l’année dernière pour gravir le Sajama, un autre sommet ! ». Bon en fait on ne se souvenait plus bien de ce que Tib avait dit du guide !

Après un peu plus d’une heure de voiture, nous sommes arrivés au campo base, le refuge du bas. Un bâtiment simple avec dortoir à l’étage. Et WC à l’extérieur, dans une petite cahute à 50m. Ça a son importance pour la suite…

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Sur le chemin vers le refuge.


L’après-midi, acclimatation et séance d'entrainement à l’escalade sur glace sur un glacier à proximité du refuge.

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Et puis le repas du soir : soupe, et pâtes à la viande avec un goût bizarre. Un autre touriste, avec un autre guide, mangeait lui des pâtes bolo qui semblaient délicieuses. Bref, je n’ai mangé que la moitié de l’assiette, mais ça a suffi à me coller l’intoxication alimentaire de ma vie !

Jamais été aussi malade de mémoire ; j’ai passé la nuit entière entre un seau et la cahute, le tout à 4800m d’altitude, et sous la pluie puis la neige. HORRIBLE !!!

Heureusement Tim m’a soutenue toute la nuit, mais du coup le matin on était fracassés tous les deux…

Et là on devait monter au campo alto, à 5100m, pour y passer la soirée avant l’ascension. Ça a été quasi mission impossible : aucune force, je flageolais sur mes jambes, et notre enf**** de guide se marrait ! Il ne reconnaissait pas que c’était son repas qui m’avait rendue malade !

Tim n’était pas tip top, mais assez pour porter toutes les affaires, manger et tenter le sommet.

Moi, arrivée au refuge, je suis allée me reposer, incapable d’avaler quoi que ce soit, et soulagée que cette montée éprouvante soit terminée !Ma nuit a été un peu meilleure que la précédente, mais j’ai encore été malade ; je n’ai même pas tenté de monter.

Pour le sommet je laisse la parole à Tim !

Lever vers minuit et demi, après une courte nuit sans fermer l’œil, pour un départ à 1h30 avec les 5 autres cordées du jour. J’avale dès le réveil un cachet d’aspirine pour contrer le mal de tête qui commence à poindre, effet combiné de l’altitude et de la fatigue accumulée par manque de sommeil. En trois minutes on rejoint le glacier et une fois les crampons aux pieds et encordé à Mario Bros, l’ascension peut commencer.

Environ 4h de marche sur une neige qui porte bien en alternant montées faciles et traversées par une nuit très clémente. Il y a bien quelques passages nuageux accompagnés de bourrasques de neige mais lorsque le ciel s’éclairci la pleine lune dévoile un paysage fantastique. La progression est rapide.  Sur la fin on multiplie les pauses pour ne pas arriver trop tôt au sommet ; avec le froid et le vent l’attente jusqu’au lever de soleil sera difficile. 

Après un passage un peu raide mais en bonne condition (on  ne pose pas de protection) et une ultime traversée on arrive au pied de l’arête finale : toute en neige, étroite et très aérienne,  c’est le meilleur moment de l’ascension.  On progresse corde tendue sur ces quelques centaines de mètres et nous voilà sur le sommet ! Pas large lui non plus mais assez pour accueillir plusieurs cordées. Pour l’instant il n’y en a qu’une autre : l’anglais Richard et son guide. La vue est splendide ! Le ciel est complètement dégagé, les nuages sont descendus plus bas, mais le vent s’est invité depuis qu’on a pris pied sur l’arête.

Entre deux onglées on prend des photos sous l’éclairage changeant de la lune déclinante puis du soleil levant, rejoints entre temps par une troisième cordée. J’en profite pour sortir mon bout de papier griffonné  avant de partir le temps d’une photo dédicacée à Alexia. Je suis heureux d’être arrivé là mais tellement déçu pour Alexia qui n’a pas pu m’accompagner…

Chassés par le froid on attaque la descente. Sur l’arête on croise la dernière cordée (les 2 manquantes ont fait demi-tour) puis le retour est rapide jusqu’au refuge, avec juste quelques pauses photos, sous la lumière du jour cette fois, et malgré un crampon qui casse net peu avant l’arrivée.

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En haut, les lumières du quartier d'El Alto, de La Paz en pleine nuit, et la lune éblouissante.


J’ai retrouvé Tim à 7h, quand il revenu, fatigué mais ravi de son ascension !

Le guide de l’autre touriste, très gentil, m’a demandé comment j’allais, alors que « Super -pas super du tout- Mario » continuait à se marrer. Et ce saligaud disait à Tim que c’était mieux que je ne sois pas venue, parce que je l’aurais empêché d’atteindre le sommet…

Crevés et un peu déçus, nous sommes rentrés à La Paz en ayant pris les coordonnées de l’autre guide, qui semblait beaucoup plus pro.

On s’est bien requinqués à coup de bon repas chez Oliver’s Travel, et puis on s’est tâtés :

- Option 1 : partir dans les parcs naturels amazoniens boliviens. Génial dans l’idée mais pas simple en pratique : 30h de bus pour la première ville, et ensuite un accès très compliqué, ou alors un tour opérator  avec billet d’avion compris, et promène touriste pendant 3 jours.

- Option 2 : aller au carnaval d’Oruro, fameux dans le pays. Mais là encore, le côté tour organisé avec « garde du corps » pour les touristes ne nous a pas trop branchés.

- Option 3 : tenter un autre sommet !

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Les masques pour le carnaval.


C'est évidemment l'option 3 que nous avons choisie ! Nous nous sommes renseignés sur les sommets faisables en cette période, et à part le Potosi, celui qui ressortait était le volcan Sajama, 6542m, le plus haut sommet bolivien, que notre pote Tib avait monté l’année dernière.

On a refait un tour sur son blog…et on a découvert que lui non plus n’avait pas accroché avec « Super Mario » ! Cet incompétent avait proposé de laisser le co-équipier de Tib, qui ne se sentait pas bien, au milieu de la montagne pour pouvoir continuer. No comment…

On avait les coordonnées de l’agence dans laquelle travaillait le guide qui nous avait semblé bien au Potosi, et c’est donc là que nous sommes allés :

. Agence : Andean Base Camp

. Guide : Eulogio Llusco

Nous avons essayé le matériel, de bien meilleure qualité, et nous sommes partis le lendemain pour le petit village de Sajama, à environ 5h de La Paz.

Il y a maintenant une autoroute entre La Paz et Arica, et seule la fin de la route pour Sajama est en terre ; on a quand même réussi à s’enliser sur ce petit chemin ! Notre malchance des transports nous poursuit !

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Va falloir pousser les enfants !


Le village situé au pied du volcan est tout petit, très peu fréquenté en cette saison, et ses habitations sont majoritairement composées de briques d‘argile et toit de chaume. Il y a même une très belle église datant du 16ème siècle, elle aussi en terre, et qui tient encore debout !

Pour compléter le décor, la vallée alentour est magnifique, très verte, pleine de lamas, avec les volcans jumeaux Parinacota et Pomerane en arrière-plan, grandiose !

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En haut à gauche, les baraques où nous avons dormi ;

En bas, un lama déjanté !


Nous avons passé la nuit dans une chambre sommaire, après un excellent repas d’Eulogio, et nous sommes partis le lendemain pour le campo base, 4700m, au pied du volcan.

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En chemin, quelques vicuñas, sorte de petits lamas sauvages (cousins des guanacos de Patagonie !)


Nous nous sommes installés sous le soleil, mais rapidement, la pluie, puis la grêle, ont fait leur apparition !

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Campo base.


Le lendemain, nous devions monter au campo alto, à 5700m, et nous étions supposés trouver la neige à 5000m. Mais il avait suffisamment neigé pendant la nuit pour que l’on parte du campo base avec les chaussures d’alpi’ aux pieds !

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Finalement la montée dans la neige n’a pas été trop éprouvante, et le temps était plutôt clément.

Là encore, juste après avoir monté le camp, des orages de neige se sont abattus sur nous, et Eulogio nous a dit que cela pouvait compromettre la montée.

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Campo alto.


Nous sommes allés nous reposer (sur la neige, et avec cette altitude, pas moyen de fermer l’œil), et à minuit, nous nous sommes équipés. Tout avait gelé, le temps n’était pas parfait, et beaucoup de neige était tombée.

Eulogio a quand même lancé le départ, à notre grand soulagement, vers 1h30, et nous avons attaqué par une montée courte jusqu’à la partie « technique » de l’ascension :

- Un couloir de 120m de long à 55 degrés, à monter au piolet / crampons

- Suivi d’une belle arête vertigineuse.

Évidemment nous étions encordés, et Eulogio nous a dit qu’il n’était pas sûr de pouvoir nous faire monter : difficile de faire des points d’assurage avec toute la neige fraiche.

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Le couloir éclairé par la lune ; si, si, je suis debout !


Finalement tout s’est bien passé, et a commencé la partie la plus difficile pour nous : 700m de marche tout droit dans la pente pour éviter de faire partir une avalanche, et très raide.

Très très raide.

Et très haut aussi, on s’arrêtait tous les 20 pas complètement essoufflés ! On voyait un sommet rond au-dessus de nous, qui semblait ne jamais se rapprocher. Et Eulogio nous disait que ce n’était même pas encore ça le sommet !

On est montés au mental, dans la neige molle, jusqu’à 7h30 du mat’.

Et on l’a fait !!!!!!!!

Le sommet est plat, une belle étendue de neige vierge entourée par une mer de nuages qui couvrait toute la vallée. Seuls les sommets du Parinacota et du Pomerane dépassaient.

C’était magique d’être là, sur le toit de la Bolivie !

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Le Sajama : la fin de la montée, le sommet (youhou) et la descente sur l'arête.


Puis a commencé la descente, moins physique mais épuisante une fois la pression retombée.

Et le rangement du camp.

Et la descente au campo base, puis jusqu’au village, sous la grêle et la pluie. On est arrivés épuisés, tous nos vêtements humides, mais tellement heureux !

Malgré une pluie battante et la fatigue, Eulogio a réussi à conduire jusqu’à La Paz, presque sans embûche. Presque parce que nous avons crevé, au bord de l’autoroute. Et changer une roue avec des poids lourds qui vous frôlent  à 100km à l‘heure, c’est ultra flippant !

Enfin nous avons retrouvé notre petit hôtel à La Paz, nous avons chaleureusement remercié Eulogio, et nous nous sommes couchés. Et au matin, surprise : mon nez et ma bouche avaient triplé de volume, brûlés par le froid, un revival de mon énorme coup de soleil balinais de l’an passé ! Sur le moment Tim semblait épargné, mais quelques jours plus tard...

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Musée des horreurs, bonjour !


Pour nous retaper, nous avons mangé comme des ogres, et nous avons décidé de partir vers Sorata, village décrit par le lonely comme l’endroit idéal pour se ressourcer. Parfait !

Sauf qu’en fait, en ce moment, à Sorata, il pleut. Des cordes. Toute la journée ! Alors c’est sûr que pour se reposer, c’est l’idéal…

Nous avons été chanceux, parce que le deuxième jour nous avons eu un « temps de curé », comme dit Tim, comprendre une journée grise mais à peu près sèche.

Comme nous étions très bien installés dans l’hostel Panchita, nous nous sommes motivés pour rester un jour de plus et aller jusqu’à la Gruta San Pedro, à 12 km de la ville, plus pour la balade que pour la grotte elle-même. Normalement le site est accessible en taxi, mais nous avons préféré marcher ; et bien nous en a pris ! La route était boueuse, rapidement impraticable, et des pelleteuses et tractopelles travaillaient pour évacuer des gros blocs de pierre tombés des bas-côtés.

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Nous avons trouvé l’entrée plutôt vers 8-9 km, aidés par une petite puce adorable qui revenait de l’école, et nous avons beaucoup aimé !

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Cette grotte fait plus de 400m de profondeur, sur une vingtaine de mètres de haut, avec un lac et plein de chauves-souris. Et elle est très bien équipée : échelles, passerelles et éclairage.

On était très satisfaits, alors que le lonely n’était pas très emballé.

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Nos amies les bêtes, ça faisait longtemps !


Au retour, on a vécu un truc dingue : d’énormes blocs de pierre roulaient du flanc de la montagne pour venir s’écraser sur la route. Et il fallait bien traverser ! Nous avons attendu une accalmie et nous sommes passés en cavalant, c’était très stressant !

Du coup on a découragé les gens que l’on croisait et qui voulaient aller vers la grotte, pas très safe comme passage.

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Forcément c'est vert, avec toute la flotte qu'ils ont !

A droite, j'aime beaucoup l'association santé-cochon-poule sans tête (ils ont des variantes de poules très bizarres avec le cou dégarni et la tête masquée par les plumes...).


Après une autre bonne nuit dans notre petite chambre, nous avons décidé d’aller vers Copacabana, au bord du lac Titicaca. Il pleuvait quand nous sommes allés au départ des minibus, et la Chola qui vendait les billets nous a dit qu’il n’y avait pas de bus direct pour Copacabana, alors qu’elle nous avait dit l’inverse la veille.

« No hay paso », elle nous répétait.

On a donc pris un minibus pour La Paz, qui devait nous arrêter en chemin pour qu’on attrape un autre transport. Et on a compris ce qu’elle voulait dire à la sortie de la ville !! Un pan entier de route était descendu quelques mètres plus bas, et on devait traverser à pied pour échanger de minibus avec les passagers qui arrivaient.

C’était bien tendu de marcher sur cette route éventrée, au milieu de la boue, et avec nos sacs sur le dos ! Hallucinant comme situation !

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On a fini par arriver à Copacabana…et on a été super déçus ! La ville est assez jolie, mais c’est touristland : une grande rue touristique à mort, avec restos et cafés comme à la maison, et prix européens.

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Nous voulions initialement passer deux jours sur l’Isla del Sol, une île réputée pour ses vestiges incas, mais quand nous avons vu le nombre de bateaux de chamouls qui y allaient, nous avons renoncé.

Du coup, nous sommes partis marcher vers un petit village où l’on espérait manger une bonne truite grillée avant de revenir vers Copacabana, et même ça, c’était un échec ! 20 km de route (certes jolie, avec plein de champs de fleurs) pour arriver dans un bled ou il n’y avait rien, et dont on ne pouvait partir… qu’en transport privé, ultra cher.

On était dégoutés !

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Bon, à Copacabana, il y a quand même eu quatre bonnes choses :

- On a trouvé un très bon resto où on est allés se consoler tous les soirs.

- J’ai acheté mon pull de touriste de base (vert et blanc avec des lamas, j’assume !).

- La cathédrale est magnifique, et surtout il y a une tradition : la Bendiciones de Movilidades, la « bénédiction des moyens de transport ». Les gens viennent de tout le pays pour faire bénir leur auto, leur camion ou leur bus. Ils décorent leur machine de fleurs fraiches (d’où les multiples champs autour de la ville), et l’arrosent de Coca-Cola / d’alcool à brûler en faisant éclater des pétards ! Très festif !

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- Et la meilleure : nous avons croisé une petite vieille courbée sous le poids d’un énorme sac, et qui tenait une table et un autre sac dans ses bras. Nous lui avons proposé de l’aider à tout porter chez elle, et elle pleurait presque de reconnaissance, c’était un moment très émouvant. Elle nous a serrés dans ses bras et nous a même offert du raisin, pour 5 petites minutes de marche !

 Nous avons malgré tout décidé de quitter cet endroit rapidement, et il nous restait une petite semaine avant de voir débarquer toute la clique.

Nous nous sommes décidés pour Arequipa, au Pérou, en essayant d'aller passer quelques jours à la plage, avant de rejoindre Martine, Laurette, Doobs et Laurent (un ami de Laure), à Cuzco.

Nous espérons que les deux mois péruviens seront à la hauteur de ce fantastique mois bolivien !


A très vite pour la suite,

Tim et Alex

4 février 2012

EPISODE 3

CHILE : CHILOE

ARGENTINA : BARILOCHE

CHILE : PUCON - PICHILEMU - LA SERENA - SAN PEDRO DE ATACAMA

BOLIVIA : SUD LIPEZ - UYUNI

 

C’est très étrange comme le Chili et L’Argentine, pourtant frontaliers sur plusieurs milliers de km, ne nous ont pas laissé la même impression.

Les villes argentines touristiques sont « fashion», un peu artificielles, pleines de magasins chics et de minettes en talons. Et même de jolies minettes en talons. Qui boivent et sortent tous les soirs dans les multiples night-clubs disponibles. Les hébergements pour les touristes sont soit des hôtels chics, soit des backpackers qui se veulent cools (mais ne le sont pas très souvent en fait) et qui encouragent les touristes à faire la fête. Pas trop notre tasse de thé…

Au Chili, c’est assez différent. D’abord les gens sont en général plus simples, même dans les villes touristiques. Ils sont également beaucoup plus gros, surtout les enfants ; ils consomment une quantité impressionnante de glaces / chips / sodas toute la journée, au point que demander à boire de l’eau dans un restaurant est presque une aberration ! Et l’atmosphère des villes est  plutôt authentique : le tourisme est développé mais les chiliens continuent à vivre pour eux, et pas seulement pour les étrangers.

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Un des rayons "Coca" d'un supermarché chilien : de 25 cc à 3 litres !

 

L’hébergement également est différent, il y a partout des hospedajes, des maisons de particuliers où on peut louer une chambre avec  accès à la cuisine et très bon petit dèj'. Cela permet d’être au contact de familles chiliennes, de partager leurs repas, d’avoir les bons plans locaux et de parler espagnol ! Le top pour nous !

Bref, même si les paysages sont exceptionnels des deux côtés de la frontière, nous avons eu un petit coup de cœur pour les villes chiliennes et le Chili en général !

Après notre magnifique traversée des fjords chiliens sur le ferry et notre arrivée sur l’île de Chiloé, dans la ville de Quellon, nous avons pris un bus pour Castro, la plus grosse ville de l’île. Nous avons trouvé là-bas une hospedaje fort sympathique, qui avait ouvert ses chambres deux jours avant, et qui avait vue sur la mer ! La fille de la propriétaire, Amanda, était là pour les fêtes et parlait français (elle est mariée avec un français) ; elle nous a donné plein de bons plans !

Le soir nous avons mangé dans un bon restaurant, avec au menu poisson frais délicieux et pulmay, spécialité de l’île à base de moules, de clams et de saucisses, original et bon.

L’île est connue pour ses très belles églises, et celle de Castro, sur la place principale, est magnifique ! Nous avons flâné dans les jolies rues avec leurs maisons colorées, recouvertes de petites pièces de bois, comme des écailles de poisson. Cette décoration des façades et les maisons sur pilotis sont les deux particularités architecturales de la région, et c’est plutôt chouette comme ambiance.

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En haut Castro.

En bas l'enterrement d'un Gaucho (cowboy local).

 

Nous voulions aller passer l’après-midi au parc naturel voisin, près du village de Cucao, et nous sommes allés prendre des renseignements à l’office du tourisme. En sortant…Tim s’est fait interviewer par des journalistes, pour une vidéo de promotion du tourisme ! Très très drôle ! N’empêche qu’il s’est sacrément bien débrouillé, pour parler aux journalistes en espagnol (pardon, en castellano, l’espagnol sud-américain !).

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La visite au parc n’était pas fantastique ; nous avons quand même découvert les belles plages du Pacifique, un mix entre Deauville et Biarritz. Tim s’est évidement baigné, et je n’ai même pas trempé un orteil !

Nous espérions également retomber sur la famille française qui avait prévu de s’y rendre, mais sans succès.

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Le premier de l’an arrivait et nous ne savions pas trop quoi faire. Amanda nous avait très gentiment proposé de faire la fête avec elle à Castro mais nous voulions avancer pour ne pas trop tarder à aller chercher nos CB à Bariloche (toujours elles !).

En même temps, ça nous branchait bien d’aller vers Ancud, autre grosse ville du nord de l’île très touristique, réputée pour ses colonies de pingouins.

Et là Amanda nous a parlé du BON PLAN : le village de Chepu, sur la côte pacifique, plus au Sud que Ancud, et surtout beaucoup moins touristique. Un peu galère à atteindre mais très beau selon elle, et avec la possibilité de faire une balade de 5 heures pour aller voir une colonie de pingouins très peu visitée.

On a dit BANCO (les haricots), et on est partis après avoir fait de bonnes provisions. Le bus nous a lâchés sur la grande route au niveau du croisement pour Chepu, et là il nous restait 19 km à faire. On a un peu galéré, mais un couple de papi-mamie sympa a fini par nous prendre, et ensuite une camionnette nous a emmenés devant le « kiosque d’informations touristiques ».

En fait un mini kiosque tenu par un papi, Alfonso, qui nous proposait de nous emmener sur la côte avec sa barque et qui nous a expliqué comment atteindre la baie des pingouins.

Chepu est en fait un ensemble de fermes, sans magasin, sans rien, situées au bord d’un fleuve qui se jette quelques km plus loin dans le Pacifique.

Pendant qu’Alfonso préparait sa barque, nous avons fait connaissance avec de nouveaux copains : les taons mutants. D’énormes taons noirs et oranges, très agressifs, et surtout très résistants ! Même en les claquant, ils repartaient si on ne les achevait pas !

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On a fini par embarquer pour aller à l’embouchure du fleuve, et Alfonso m’a fait conduire la barque (en me pressant un peu trop la main, bizarre), mais c’était cool. Il nous a dit qu’il emmenait PLEIN de touristes tous les jours mais vu l’endroit perdu, on a eu du mal à le croire !

Le site pour camper était perdu au milieu de nulle part, et c’était super jusqu’à ce qu’on descende de la barque : un pied posé à terre et pas moins de cinquante taons nous attaquaient, le cauchemar ! Alfonso nous a dit que ça se calmait le matin et le soir, mais en attendant on a monté la tente en mode mission et on s’est jetés dedans.

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Et puis il est reparti en promettant de venir nous chercher le lendemain…

En bravant les taons on est allés se balader au bord des magnifiques falaises pacifiques, et on a vu des dauphins, une petite loutre de mer, et un phoque. Le tout, seuls au monde, avec des paysages proches de l’Irlande, petits buissons à perte de vue et grandes falaises abruptes se jetant dans l’océan.

Puis on s’est installés avec notre réchaud pour le repas du réveillon (énorme pavé de saumon fumé local et riz), au bord d’une falaise, avec vue à 180 degrés sur le coucher de soleil, c’était tout simplement magique !

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En haut les étranges algues pacifiques.

En bas séance de pêche près de notre site de camping, et bain de soleil en attendant que le riz cuise !


Le lendemain nous nous sommes levés tôt, pour éviter les taons.

Et effectivement il n’y en avait pas, ils ne débarquent qu’avec le soleil et la chaleur.

Le temps était voilé et brumeux, et nous avons commencé notre balade vers les pingouins : deux heures de marche entre plages de sable magnifiques, côtes escarpées, et plaines herbeuses.

Enfin, tout au bout d’une péninsule inaccessible à marée haute, nous les avons aperçus !

A proprement parler, ce sont des manchots, et non des pingouins, parce qu’ils ne peuvent pas voler ; quoi qu’il en soit, ils étaient très marrants à regarder  faire leurs nids, se chamailler, ou se jeter dans l’eau !

On est restés un petit moment avec eux puis les taons mutants ont débarqué, parce que le soleil s’était levé, et ça a sonné le glas du départ.

Le retour a été moins agréable que l’aller, et plus on avançait, plus nos ennemis étaient nombreux, on devait marcher en faisant tourner une branche autour de nos têtes pour ne pas se faire piquer !

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En haut le départ, ambiance brume et épave de bateau.

Au milieu la presqu'île, et la baie des pingouins.

En bas le chemin du retour, avec un stop sur l'épave !


On est arrivés à la tente vers 13h, on s’est jetés dessous pour se protéger des insectes, et on a attendu Alfonso qui devait arriver avec sa barque vers 14h.

Entre temps, Tim s’est tapé quasiment la moitié de la balade du matin en courant pour aller récupérer son cache d’appareil photo que j’avais laissé tomber (pas très douée je suis), et il est arrivé  à 14h pile !

Sauf qu’Alfonso lui n’était pas là…

Et qu’il est arrivé 1h plus tard…

Et que pendant une heure, je me suis dit que vu qu’on l’avait payé la veille, il n’allait peut-être pas venir ! Finalement il est arrivé, il m’a encore une fois serré la main de façon très insistante, et il nous a ramenés.

Le retour de Chepu à la route principale a été plus rock’n roll - il n’y avait aucune voiture-, mais quand pépé Alfonso a commencé à nous proposer de camper dans son jardin tout en m’envoyant des petits bisous dans l’air, on a décidé de marcher !

Rapidement un couple de touristes nous a emmenés jusqu’à la route, et nous avons récupéré un bus pour Ancud.

De là on a enchaîné pour Puerto Montt, dans l’espoir de prendre un bus le lendemain matin pour… Bariloche, enfin !

A Puerto Montt, on était ravis de pouvoir prendre une douche, après la balade, la lutte âpre contre les taons et pépé Alfonso, la marche, le stop, et les deux bus !

Après une courte nuit (le bus partait à 7h du mat’…), on est  partis pour Bariloche !! On a (encore) croisé la frontière, mais dans ce sens-là c’est beaucoup plus rapide, et puis on est arrivés.

Et on n’a pas du tout, du tout aimé : un centre-ville clinquant avec, là encore, une rue principale pleine de magasins chics, restos chers, Saint-Bernard pour les photos et chocolateries / restos de fondue (c’est la « Suisse » argentine cette ville), le tout dans une atmosphère épaisse.

Car ce qu’on ne dit pas aux touristes, c’est que le volcan chilien Puyehue, au Nord-Ouest de la ville, crache des cendres depuis juin 2011. Et plus d’un jour sur deux, le vent les ramène toutes vers la ville, et c’est très désagréable !

Sur la route entre Puerto Montt et Bariloche, qui passe à proximité du volcan, il y avait des lacs remplis de cendres et des amoncellements partout sur les bas-côtés, comme de la neige mais grise, très impressionnant.

Et puis surtout, à Bariloche à cette période de l’année, c’est le « springbreak » local, tous les jeunes bacheliers viennent là pour boire et sortir : donc c’est ambiance « on picole parce qu’on est des fous et on danse toute la nuit pour dormir le jour » !

Notre hostel n’a pas échappé à cette tendance, mais comme on avait fait envoyer nos CB et le guide du Chili là-bas, on n’a pas eu le choix (mais on a eu nos cartes !)…

Bref, heureusement  les environs de la ville valent vraiment le détour : montagnes un peu semblables aux Alpes, mais entrecoupées de volcans majestueux et de lacs magnifiques, vert-turquoises, très clairs.

Pour commencer, nous avons fait un bon tour à vélo, avec à la clé baignade dans les lacs, puis nous sommes partis trois jours en trek dans les montagnes au Sud-Ouest de la ville.

Et c’était vraiment génial !

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Au bureau des guides Andins, on nous avait conseillé une rando assez difficile et du coup peu courue, et nous avons suivi leur conseil.

Le premier jour était assez facile, et nous avons dormi à côté d’un très beau refuge, qui nous a beaucoup fait penser au chalet à Fréjus, au bord d’un splendide lac de montagne.

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En arrivant là-bas, il y avait des pancartes disant que la balade que nous voulions faire le lendemain était très dangereuse et qu’il fallait un guide.

Heureusement, un des gardes du refuge a été très rassurant ! Mais pour se faire notre idée, on est partis, sans sac, faire la première partie de l’étape du lendemain : assez exposée, avec un peu de grimpe, mais pas trop difficile.

Du coup après cette longue journée nous avons apprécié la baignade en rentrant au refuge (même moi malgré l’eau froide !).

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En haut l'ascension de repérage : je suis sur la photo de droite, si si !

En bas notre camp près du refuge.


Nous nous sommes levés tôt le lendemain, et nous avons eu une journée magnifique ! Pas un chat, PLEIN de condors et des panoramas superbes. Nous avons même vu, au loin, le volcan cracheur de cendres !

La première partie après la montée-escalade était aérienne, sur des arêtes, mais assez facile, et nous avons pensé que la descente serait sans problème.

Que nenni ! C’était la misère, le chemin était à peine marqué et nous nous sommes battus contre les pierres et les névés (en haut), les arbres et le torrent (au milieu) et les tourbières boueuses et trompeuses (en bas). Tim s’est même enfoncé jusqu’à mi-cuisse dans un marécage !

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Avant dernière ligne, à droite : le volcan Puyehue et son panache de cendres.

En bas à gauche : vue sur toute la descente dans la vallée, puis sur la remontée jusqu'au lac (en haut à gauche de la photo).


Après une dernière montée bien raide, nous sommes arrivés à un autre refuge, moins sympa que le précédent, mais au bord d’un tout aussi joli lac !

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Le troisième jour a été très physique, entre montée dans des pierriers très très raides (Tim devait parfois s’aider des mains ; moi sans les bâtons je restais en bas), et descente-escalade, vraiment pas évidente.

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Retour à Bariloche, ravis par ces trois jours sportifs, avec une bonne nouvelle : un magasin de photo avait réussi à réparer mon appareil cassé depuis Noël !

Objectif suivant : monter le volcan Villarica, à Pucon au Chili, supposé être en activité lui aussi, avec possibilité de voir de la lave au sommet. On était super motivés !

Pour aller là-bas, on devait passer par San Martin de Los Andes, côté argentin.

Et pour aller à San Martin… ça a été la guerre ! On a loupé le bus de 11h30, et du coup on a décidé de faire du stop pour ne pas attendre le suivant.

Un type nous a pris et nous a avancés jusqu’au croisement de la route pour San Martin, on était contents.

Mais ce croisement (il y en a en fait deux…), n’est JAMAIS emprunté, comme on a pu s’en apercevoir. Et surtout, le vent soufflait des cendres en grandes rafales, on en avait partout, même dans la bouche, horrible !

On a fini par refaire du stop dans l’autre sens, pendant une heure, retourner à Bariloche et prendre le bus… de 18 h !!!

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Tim au milieu de la tourmente...


Seul élément notable à San Martin, on a trouvé un hébergement avec dîner compris dans le prix, et très bon marché. Là encore on était contents ! Bon c’était des tranches de viande reconstituée dans du pain, mais c’était pas mal !

Ça a commencé à se gâter quand Tim s’est senti mal toute la nuit.

Et c’est devenu l’horreur quand il a été malade comme un chien, toute la journée de bus pour Pucon, au Chili. Sachant que le passage de la frontière a encore été plus long que les fois précédentes (2h côté argentin, 1h30 côté chilien), je vous laisse imaginer son état en arrivant après 8h de trajet…

On a trouvé un hébergement sympa où il a pu se reposer, et on s’est renseigné pour l’ascension du volcan.

En fait personne ou presque ne voit jamais la lave, et la tenante de l’hostel, aussi guide de montagne, nous a dit que cette ascension n’avait aucun intérêt si on avait un peu l’habitude de marcher !

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Le volcan Villarica.


Du coup on est allés aux thermes (fameux dans la région) : des mares d’eau chaude cracra où on ressort avec d’étranges poils sur la peau venant des baigneurs d’à côté, beuark ! Et Tim a tenté d’aller pêcher dans le coin, sans succès. 

Et puis le démon du surf l’a rattrapé ; la côte chilienne, pleine de spots mais pas encore très réputée, le branchait bien !

Nous sommes donc partis pour Pichilemu, petite ville de surfers assez touristique selon le lonely.

Et là encore ça a été l’aventure !  L’agence de Pucon nous avait dit que le bus nous arrêterait à San Fernando, et que de là, on pourrait prendre une navette pour Pichilemu.

On dormait paisiblement (c’était un bus de nuit) quand le chauffeur nous a réveillé, à 5h du mat’ :

- Debout on est à San Fernando !

- Ah bon ? (On était au bord d’une autoroute).

- Oui oui, le bus continue jusqu’à Santiago, on ne peut pas entrer dans San Fernando, mais le terminal de bus n’est pas loin !

Et le bus nous a laissés tout endormis au bord de la highway to hell…

Finalement nous avons trouvé un taxi (improbable) à la station de péage, qui nous a drivés jusqu’au terminal. Après 2h de repos  par terre en attendant le premier  bus pour Pichilemu, nous avons enfin embarqué.

Et nous sommes tombés en panne, classique (avec Tim on tombe TOUJOURS en panne quand on voyage…). Du coup on s’est fait récupérer par d’autres bus, et on a fini par arriver !

Changement de décor : soleil, chaleur, plage, surfers, mais le tout dans une petite ville tranquille et simple, comme on les aime.

On a trouvé un super hébergement, un hostel tenu par un Suisse (Eat Surf Sleep), trois petits dortoirs propres  autour d’une salle commune.

Et le soir c’était barbec’, on a bien sympathisé avec tout le monde :

- Stephen, un Australien (prononcer Steeeve) qui parlait avec un accent « surfy » - accent des surfers australiens, c’est lui qui le dit-

- Hendrick et Antje, un couple allemand

- Miha, un Slovène ultra cool

- Et une tripotée de Chiliens fort urbains, avec qui on a eu de grandes discussions en espagnol.

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A côté de Tim, Stephen, et en face, Hendrick.

 


La plage de Pichilemu n’est pas fifolle pour la baignade, mais il y a de belles vagues.

Et puis il y a Punta de Lobos, un très beau spot de surf accessible en 10 min de collectivo (taxi collectif).

Nous avons passé quelques jours tranquilles, Tim à l’eau, moins un peu moins (mais j’ai quand même essayé !), à bronzer et à discuter avec les gens. Bien agréable !

En plus de rencontrer des surfers, Tim a fait la connaissance des « locaux » : phoques et dauphins, à l’eau à côté de lui !

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Deuxième ligne à gauche, Tim sur la vague de Punta de Lobos.

A droite, une des mises à l'eau du spot.


Puis les Allemands sont partis vers La Serena, une autre ville pour surfer, plus grande et connue pour sa belle architecture.

Après moult hésitations (aller direct à San Pedro ou pas), nous avons décidé de les suivre pour que Tim puisse encore un peu surfer. Et on a été un peu déçus ! Pas de vague, une ville jolie mais sans plus, la plage à tataouine les bains du centre-ville…

On a quand même passé une bonne journée car Stephen, l’Australien, est venu nous rejoindre, et on a aussi retrouvé Hendrick et Antje. J’ai même retenté de surfer  - dur, dur, dans le Pacifique !-.

Le Chili nous a globalement plus branchés que l’Argentine, mais après presque un mois, on avait quand même envie de changer d’ambiance : les bus ultra-conforts, les villes très occidentalisées et les prix très élevés nous motivaient pour aller vers la Bolivie.

Nous avons décidé d’aller passer quelques jours à San Pedro de Atacama, village chilien près de la frontière bolivienne, et de là prendre un tour en 4x4 de trois jours pour passer en Bolivie en visitant la région du Sud Lipez dans l’Altiplano et le Salar d’Uyuni.

Non que l‘on soit fans des tours organisés, loin de là, mais il n’y a pas d’autre moyen de franchir la frontière dans ce coin. Et puis tout le monde nous avait dit que ça « vale la pena ».

Alors on a pris un petit bus de 17h pour San Pedro, et arrivés là-bas, on se sentait déjà presque en Bolivie ! La ville est une oasis au milieu d’un des déserts les plus arides du monde ; les maisons sont en terre, très basses, avec un toit en paille, et les gens sont très typés.

Nous étions toujours avec le couple allemand, et nous avons rencontré Sterenn, une lyonnaise bonnarde/bonnasse (spéciale dédicasse), motivée aussi pour le tour en 4x4.

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Les paysages de cette région sont vraiment exceptionnels : montagnes arides, avec les hauts volcans andins enneigés en arrière-plan, lagunes salées, dunes de sable…

Nous sommes allés visiter la Pukara de Quitor, une ancienne forteresse atacaméenne, située au-dessus de San Pedro. Les Atacaméens se sont vaillamment défendus pendant des siècles jusqu’à la rencontre avec les Conquistadors ; là ils se sont tous fait décapiter, voilà.

De cette forteresse on voit la vallée de la mort, formation rocheuse ravinée par les écoulements et les vents, très très beau.

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Le lendemain on s’est fait le défi sportif : 70 km de vélo, oui oui oui, certes un peu à plat mais sous le cagnard brûlant du désert !

On est allés à la laguna Cejar, une lagune encore plus salée que la mer morte (très rigolo de flotter assis, moins rigolo pour nager), et en fin de soirée à la vallée de la lune, une zone rocheuse évoquant un peu les paysages lunaires, formée en grande partie de sel.

On s’est complètement desséchés mais c’était une superbe journée !

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En haut la lagune.

En bas avec Hendrick à la vallée de la lune.


Anecdote : le soir, je suis rentrée en premier pour arriver à l’heure pour rendre les vélos, Tim et Hendrick étaient une demi-heure derrière environ. Quand on s’est retrouvés, Tim m‘a dit qu’on mangeait avec  Sterenn, la lyonnaise, à 21h.

J’ai donc vaqué à mes occupations et quand je me suis rendue au point de RDV, Tim discutait………….avec la famille de français perdue à Chiloé !!!!!!

Il les avait croisé à vélo et voulait me faire la surprise, c’était réussi ! On était ravis de les revoir, d’autant qu’ils n’avaient pas prévu initialement de monter si haut dans le Chili !

Explication de leur disparition : entre le monde, le bruit et la poussière à l’arrivée du bateau, ils étaient partis boire un coup, pensant nous retrouver en revenant. Sauf qu’entre temps, notre bus partait, et qu’on se ratait. Eux aussi avaient essayé de taper nos noms accrochés dans Google pour nous retrouver, sans succès !

Bref une très belle soirée avant d’entamer notre tour en 4x4.


Départ pour le tour : 21 janvier.

Heure de RDV : 7h30 (youhou !)

Altitude maximale : 5000 m.

Protagonistes : Timothéo le gaucho, Alexia le petit putois (on s’amuse comme on peut), Hendrick et Antje, Sterenn (origine bretonne pur beurre, « parce qu’avec le beurre tout est meilleur »).

On a attendu 100 ans à la frontière chilienne, et on a rencontré le reste du crew Atacama Mystica (le nom de notre agence) : en tout on était 18,  répartis dans trois 4x4.

Le poste frontière bolivien nous a donné le ton du pays : une baraque au milieu de nulle part, avec deux types à l’intérieur qui regardaient à peine nos passeports !

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Puis a commencé cet incroyable tour, entre lagunes émeraudes, roses, et blanches, montagnes colorées, déserts de pierres, et le clou du spectacle, le troisième jour, le salar d’Uyuni. Imaginez une étendue de sel de plus de 12000 km2 (bon nous on a dû en voir une dizaine…), blanche et lisse à perte de vue, parfois couverte d’eau, parfois craquelée par le soleil, fantastique !

Ces paysages sont parmi les plus beaux que nous ayons jamais vus, les images parlent d’elles-mêmes…

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Dans l'ordre : la laguna verde, des mares de boue bouillonnante, le 4x4 d'une autre agence, en panne (et pourtant ils indiquent "the first and the best"), le bassin d'eau thermale et la fine équipe : Antje, Hendrick, Sterenn, Tim, moi, et Philemon notre chauffeur.


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L'incroyable et sublimissime laguna colorada...

 

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Le deuxième jour, déserts de pierres et lagunes magnifiques.


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Le blédou au milieu du désert où nous avons dormi.

 


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Séance de gym pour Tim, Sterenn et moi au cimetière des trains !


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Le Salar, photos réalisées sans truquage !


Nous sommes arrivés à la ville d’Uyuni heureux, des images féériques plein la tête. Après ces trois jours magnifiques, la ville ne nous a pas emballés, et nous avons décidé de partir avec Sterenn, Hendrick et Antje pour Potosi, une ville minière.

A la gare routière nous avons bien senti que nous avions changé de pays : le bus était tout pourri !!

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Et maintenant c’est parti pour un mois en Bolivie, avant de rejoindre Martine, Laurette et Doobs, puis Laborie au Pérou.


A très vite pour la suite,

Tim et Alex

8 janvier 2012

EPISODE 2

 

PATAGONIA

 

Nous voilà donc dans l’avion début décembre -heureux d’aller vers la montagne- à destination d’El Calafate, ville appartenant à la Patagonie andine (par opposition à la Patagonie atlantique).

La Patagonie représente plus qu’un découpage administratif, il s’agit en fait de toute la pointe sud de l’Argentine et du Chili, en dessous d’une ligne tracée entre Bariloche à l’Ouest et Puerto Madryn à l’Est, et au-dessus de l’extrême sud du continent représenté par la Terre de Feu.

L’unité de cette immense région est assurée par un rythme de vie commun, des paysages arides et des conditions climatiques rudes (très rudes même, on a pu s’en apercevoir !).

Depuis notre avion, on se fait déjà une petite idée de l’environnement : vastes plaines arides entrecoupées de lacs et fleuves, avec les Andes à l’horizon. Tout est très minéral, majestueux. Ca nous évoque un peu les plaines mongoles, et vu l’excellent souvenir  qu’on en a gardé, on se réjouit d’arriver dans cette mythique Patagonie !

 

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Dans l’avion le ton est lancé : touristes sur-équipés, chaussures de rando aux pieds et gore tex sur le dos. Evidemment pas un argentin à l’horizon ! Mais bon nous savons que nous partons pour une destination très prisée, même si nous ne sommes pas encore au pic de fréquentation, entre  janvier et février.

Le trajet entre l’aéroport et la ville est superbe, mais très cher. Nous commençons à comprendre que le touriste ici est la vache à lait !

Installation tranquille dans un camping puis exploration d’El Calafate avant de retrouver Manu et Marlène, nos copains contrôleurs, pour le dîner.

Pour décrire cette ville, imaginez un Western : tout (ou presque) se passe dans la rue principale, resto, supermarché, magasins, magasins et … magasins ! Ici c’est plutôt le Courch’ local que le Saint Trop’ mais l’ambiance ne nous plaît pas beaucoup plus qu’à Paraty

Bref, en cherchant un peu nous trouvons un backpacker sympa et pas hors de prix pour diner (à distance de la rue principale, bien sûr !) et nous organisons pour  le lendemain une excursion au glacier Perito Moreno, en louant une voiture avec Manu et Marlène qui entre temps ont reçu le transfert Western Union de leurs parents.

Le glacier Perito Moreno est exceptionnel parce qu’il continue d’avancer (deux mètres par jour !), et parce qu’il est situé en face d’une péninsule qui permet de l’approcher de très près sans aucun risque. Et c’est très impressionnant ! Après deux heures de route nous le voyons enfin, 35 km x 5 km x 60 m de haut, un monstre craquant et tonnant, un océan de glace bleutée.

 

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Le lac situé à côté d'El Calafate, et notre première vue du glacier !

 

A côté la « mer de glace » de Chamonix fait pâle figure !

4 km de passerelle sont aménagés pour admirer le glacier, et avec le très beau temps que nous avons eu la vue était exceptionnelle.

 

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Au milieu, avec Manu et Marlène.

En bas notre premier condor, et le paysage magnifique sur le chemin du retour.

 

Nous avions prévu de balader un peu avec la voiture mais nous étions tellement bien au Perito Moreno que nous y avons flâné la journée, à profiter du soleil et à regarder ce paysage fascinant, guettant la chute des énormes blocs de glace dans l’eau.

Manu et Marlène sont partis le lendemain pour El Chalten, un peu plus au nord, et nous avons commencé à préparer notre premier trek : une boucle dans le parc Torres del Paine, en Patagonie chilienne.

On est parti le plus « light » possible de France en se disant qu’on pourrait tout louer sur place… Erreur ! On peut tout louer mais tout coûte très cher !

Dans un premier temps on s’est dit qu’on achetait juste le réchaud, et qu’on aviserait après, et puis finalement on a investi dans la popote et les couverts…que nous avons déjà en France !

Finalement, équipés et motivés, on a pris le bus pour Puerto Natales, au Chili, ville d’accès au Torres del Paine. Le passage de la frontière a pris trois plombes et demi (et je montre mon passeport, et je décharge les sacs, et je scanne les sacs, et je jure mes grands dieux que je n’ai pas de fruit / légume / fromage / miel qui pourraient contaminer la mondialement respectée agriculture chilienne …) mais on a fini par arriver !

Et on a trouvé une guest-house qui ne payait pas de mine, l’Hostel Dumestre, mais qui s’est révélée être notre meilleur hébergement depuis le début du voyage.

Tim avait planqué notre sac de pique-nique (contenant tous les produits interdits sus-cités) dans le bus et nous avons tranquillement déjeuné en organisant le trek.

Enfin en organisant, c’est un grand mot. Heureusement nous avons rencontré une française qui en revenait et qui nous a donné quelques indications sur les temps de marche !

Nous avons décidé de faire la grande boucle (environ 130 km) en 6 nuits et 7 jours de marche.

Séance de courses, achat de bâtons pour moi (oui  oui, ça aussi j’ai en France !) et au dodo, pour un départ le lendemain matin à 7 heures 30 vers le Torres.

Le Torres del Paine est un parc très (trop) bien organisé, les sentiers sont balisés et les parcours très clairs. Revers de la médaille, l’entrée et presque tous les campsites sont payants ! Il y a également des refugios, pour ceux qui ne veulent pas camper.

Le premier jour, bien chargés et pas encore très rodés, nous avons fait une petite étape pour dormir au pied des fameuses tours (les torres) de la Paine. Nous avons assisté au coucher du soleil derrière les tours, puis à son quasi retour à gauche des tours, sur une ligne horizontale. 

Avec notre situation très au sud du globe, le soleil se lève et se couche quasiment au même point, en décrivant une ellipse très horizontale. Et il se couche très très tard, vers 23h avec des lueurs jusqu’à 3-4 heures du matin, et un lever de soleil vers 5h. Très pratique pour faire à manger et lire un bouquin même tard !

 

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Sur le chemin vers les tours.

 

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Les tours de la Paine, et en bas la vue vers la vallée.

 

Le deuxième jour a été assez monotone, mais nous avons eu l’agréable surprise de découvrir une douche chaude au campement, luxe ultime pour un trek !

 

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Le troisième jour, les choses se sont corsées : on avait prévu une grosse étape pour arriver au campement situé au pied de la « passe », col à 1200m réputé pour être la portion la plus difficile du trek. Peu après le départ, il s’est mis à pleuvoir puis…à neiger ! Nous étions juste à la limite pluie-neige, et malgré nos équipements nous avons fini par être complètement trempés : chaussures inondées, pantalon glacé collé aux cuisses, doigts gourds, et gore-tex prenant la flotte par la fermeture éclair pour moi, merci North Face (ma Shoffle a été irréprochable ; Tim)!

 

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Quelques photos avant que le temps se corse, parce qu'après on ne pensait plus qu'à avancer !

 

On est arrivés vers 13h30 au campement intermédiaire, glacés et transis :

-          Au garde qui gérait le refuge : Hola, c’est possible de manger au sec et au chaud ?

-          Oui, bien sûr, les prix sont là.

-          Ah, mais nous avons nos propres sandwichs…

-          Alors c’est dehors !

Et nous voilà donc assis par terre comme des malheureux, adossés au mur du refuge, sous le couvert du débord du toit, pour ne pas être trempés…On l’a maudit ce sale type !

 

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Le refuge pas très accueillant...

 

Du coup on a convaincu tous les touristes qui arrivaient derrière nous de ne pas filer de sous à cet abruti et de marcher avec nous jusqu’au campement suivant, celui au pied de la passe.

Nous sommes donc repartis, marchant avec Katarina, une allemande solitaire rencontrée pendant le pique-nique, et qui se trimbalait un sac à dos monstrueux ! Elle était partie pour 10 jours d’autonomie avec beaucoup d’affaires, et de dos on ne la voyait pas derrière son sac ! Après un long chemin, beaucoup de pluie et l’apparition d’un vent glacé, nous sommes arrivés au campsite, situé derrière la moraine d’un glacier.

 

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En haut, avec Katarina et son énorme sac, en train de se battre contre les troncs !

En bas le très beau glacier juste avant le camp.

 

Tim et Katarina (les fous !) ont pris une douche glacée (et non, pas d’eau chaude, ça aurait été trop beau) et je suis allée me réchauffer dans l’espèce de yourte munie d’un gros poêle mis à disposition des campeurs pour cuisiner et manger. Une bénédiction, nous avons pu mettre toutes nos affaires à sécher !

Tout le monde nous inquiétait avec la passe du lendemain («  il parait qu’il y a de la neige jusqu’au genou », « les vents sont ultra violents ») et finalement après une nuit glacée nous avons trouvé une ascension très ventée mais plutôt facile, et très courte (moins de deux heures de montée) ! Et point de « mètre » de neige, seulement quelques névés.

 

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Toute la descente ensuite était superbe, surplombant un magnifique glacier : le glacier Grey, étendu à perte de vue entre les sommets et un immense lac.

 

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Un peu d'équilibre : les troncs suspendus, les échelles à pic...on est à fond !

 

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Le soir nous avons commencé à nous rendre compte que nous étions très « juste » en nourriture : nos rations nous laissaient sur notre faim. Nous avons donc décidé de raccourcir la durée du trek (5 nuits, 6 jours de marche) en accélérant les dernières étapes, pour manger plus que prévu à chaque repas.

Les derniers jours ont été éprouvants, malgré un temps beaucoup plus clément. Nous rêvions à de gros morceaux de viande grillée ! Quand nous sommes arrivés au départ du bus, je marchais comme une mamie…

 

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Le réconfort du soir : la soupe ! Et Tim qui progresse en escalade de tronc...

 

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Du coup, en rentrant à Puerto Natales, on est allés se caler à l‘Hostel Dumestre quelques jours, dans la cuisine inondée de soleil, et on a mangé !! Mangé, mangé, et encore mangé ! Et ces quelques jours tranquilles ont été très appréciables : on a bien discuté avec le couple de mamita-papitou qui tenait l’hostel (Ruben et Jovita, « Rhobita », qui louaient en fait quelques chambres de leur maison), José (« Rhosé »), leur homme à tout faire bossu, et on a profité du beau temps pour flâner dans Puerto Natales et faire un peu de slack.

 

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En haut avec Ruben, Jovita et José.

Le Milodon, emblème de la ville de Puerto Natales : animal préhistorique entre l'ours et le lézard, représenté absolument partout !

En bas le porte-clé de notre chambre ; oui oui vous lisez bien, c'est la DGAC !

 

Tim est même parti pêcher avec un local, et a loupé de près une énorme truite, qui s’est décrochée de son hameçon !

 

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On a aussi rencontré un couple de français qui était venu d’Ushuaia en stop et qui nous a dit que ça marchait très bien. Alors on s’est lancés, et on a décidé de quitter le Chili en stop pour retourner vers El Calafate. Nous voulions ensuite aller à El Chalten, une très belle région montagneuse un peu plus au nord, puis gagner Bariloche pour Noël pour enfin récupérer nos nouvelles cartes bleues.

Nous avons rapidement été pris par un homme dans un pick-up (les meilleurs plans avec les routiers), puis par une famille chilienne géniale, Horacio, Jenny et leur fils Christopher, avec qui nous avons passé la frontière (beaucoup plus simple dans ce sens-là !). Et attention la voiture : une vieille Ford Falcon de 78, avec deux banquettes, et un pare-brise complètement cassé ! Ici Carglass ne répare pas, et ne remplace pas non plus…

 

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Un autre chauffeur nous a permis de rejoindre la « ville » d’Esperanza, trois baraques pourries autour d’une station essence au milieu de rien, et là…on a attendu.

Deux heures.

Et personne ne s’arrêtait, ni même ne ralentissait ! La loose !

Finalement un routier qui transportait du gaz nous a emmenés, en nous expliquant qu’il allait bien à El Calafate, mais qu’en chemin il devait recharger des Estancias (des fermes) complètement perdues, et que ça allait lui prendre un peu de temps. Il ne savait pas trop où étaient ces Estancias, et du coup il nous a proposé de nous lâcher au bord de la route, d’aller vider son gaz, et de nous reprendre si personne ne s’était arrêté entre temps.

Et là…on s’est vraiment retrouvés au milieu de nulle part. A part une carcasse de guanaco (petit lama local) et le panneau indiquant la présence de l’Estancia, rien. Et on voyait au loin la poussière soulevée par le camion roulant sur la piste de terre vers les fermes qui s’éloignait, loin, loin…

 

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Les voitures passaient à 150 sans nous regarder (c’est le risque du jeu, dans une ligne droite), et personne ne s’arrêtait. Il était déjà bien 21h, nous n’avions pas d’eau, et nous avons commencé à douter du retour de notre chauffeur…

Finalement un type dans un pick-up nous a sauvé et nous a emmenés à bon port ! On est même arrivés assez tôt pour manger une Parrilla Libre, barbecue à volonté où on s’est gavés de viande délicieuse (boudin noir, blanc, poulet, bœuf et cordero -mouton patagon trop bon-) !

 

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La fin du voyage et la Parrilla ("parricha") !

 

Au total on a mis 10 heures en stop au lieu de 7 en bus, pas si mal !

Comme c’était le WE et que le dernier type avait l’air de dire qu’on avait nos chances, on a retenté le lendemain pour aller de El Calafate à El Chalten. Et ça a plutôt bien marché. On a juste été un peu choqués de trouver une carcasse défoncée de voiture au bord de la route, et à côté les deux passagers ensanglantés. On était les premiers à arriver après l’accident, et vu l’état de la voiture on a été soulagés de trouver deux personnes vivantes… Le conducteur avait trop bu et s’était endormi.

Finalement, d’autres voitures se sont arrêtées et une a amené les blessés à El Calafate, à l’hôpital (parce qu’il n’y a pas de réseau téléphonique dans ce coin, donc pas de possibilité d’appeler les secours !).

 

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En haut notre premier chauffeur, un transporteur de ciment (les sacs sont attachés sur la remorque !).

En bas l'arrivée à El Chalten, avec la vue sur le massif du Fitz Roy.

 

El Chalten est une petite ville située au pied du Fitz Roy, massif rocheux très connu des pros de l’escalade. Tout y est côté de TD+ (Très Difficile +) à ABO (Abominable !). Quand on ajoute à ça le temps capricieux, beaucoup de vent et des nuages qui cachent très souvent le sommet, on vous laisse imaginer le challenge !

On est partis direct faire une petite rando de deux jours avec dans l’idée de partir juste avant Noël pour Bariloche. Et on a été un peu déçus ! Paysages beaux mais pas de chance avec la météo : vent froid et nuages bas bloqués sur le Fitz Roy, pas très agréable.

 

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Bon en fait c'était quand même pas mal :)

Après l'effort, le réconfort !

 

On a essayé de trouver des bus pour partir vers Bariloche ; ils étaient complets pour 4 jours. Heureusement on en a trouvé un qui partait vers Los Antiguos, une ville intermédiaire près de la frontière chilienne, et le type du bus nous a dit que c’était encore plus sympa de faire la route côté chilien et de repasser la frontière à hauteur de Bariloche.

Conseil en bois, comme on a pu s’en apercevoir après…

Premier bus, 11 heures de trajet sur la très belle Ruta 40 (une piste), arrivée à 23h à Los Antiguos. Personne ne sait trop nous dire où est le camping et nous errons une heure à travers des chemins noirs de campagne, avec 6 autres touristes (des Israéliens ; il y a PLEIN d’Israéliens qui voyagent en Patagonie à tel point que les menus sont en espagnol et en hébreu !). On a fini par aller frapper chez des gens, à minuit, pour qu’ils nous indiquent le bon chemin.

 

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On the road again sur la Ruta 40.

 

Le lendemain on a recroisé la frontière chilienne, avec le même cérémonial que la première fois, en ajoutant cette fois que notre minibus était rempli de cartons de nourriture appartenant à certains passagers, et que ça a pris encore plus de temps que prévu...

Et on est arrivés à Chile Chico, blédou blédinou où tout est fermé entre midi et 16h et où il n’y a rien.

Vraiment rien.

Pas même un distributeur qui accepte les visas…

 

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Les gens du coin disent qu’il ne pleut pas de l’année, parce que…il y a un max de vent froid, fatiguant, toute l’année !

Donc nous voilà sans le sou, cherchant désespérément un moyen de quitter cet endroit venteux rapidement.

Les mauvaises nouvelles n’arrivant jamais seules, les bateaux réguliers pour quitter ce village, situé au bord d’un lac, sont pleins jusqu’à Noël. Et il n’y a pas de bus.

Avec notre manque de liquidités, c’était mauvaise limonade !

On a finalement trouvé une navette express’, très chère, mais qui partait le lendemain, et on a payé avec nos derniers sous argentins, heureusement acceptés !

 

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Le départ et l'arrivée de la traversée.

 

La traversée a été mouvementée : le bolide, couvert, était très rapide mais il y avait d’énormes creux dans le lac, très impressionnants ! Ils passent même un film sur un écran géant pour détourner l’attention des passagers, tellement ça bouge.

Moi j’étais malade, mais il y avait deux puces, françaises, qui se marraient bien avec leurs parents. Et c’est là que nous avons rencontré la famille Grimault, déjà croisée dans les rues de Chile Chico : Gilles, Anne-Gaëlle, Nina et Lou, 9 et presque 6 ans.

A Puerto Ibanez, notre village de destination, était censé nous attendre un minibus pour nous conduire à Coyhaique, la grande ville la plus proche. Et bien en fait non ! Il restait deux places dans le minibus, et nous étions 8 : la famille, un couple anglais, et nous. Il faisait très très froid et il n’y avait rien pour accueillir des touristes dans ce micro village...

Le conducteur du minibus s’est débrouillé : il a demandé à un type du bus de descendre, et de conduire son pick-up jusqu’à Coyhaique pour nous emmener.

Finalement Tim est monté avec le couple dans le minibus, et nous nous sommes entassés à 5, la famille et moi, sur la banquette arrière du pick-up ! A l’avant une chilienne s’était confortablement installée !

 

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Après quelques frayeurs sur la route (le pick-up est tombé en panne et le moteur fumait, fumait, mais ils ont continué parce qu’on était presque arrivés), nous avons atteint Coyhaique à la nuit. Enfin, le conducteur nous a largués à tataouine les bains, loin du centre-ville, en nous indiquant un hypothétique camping.

Et les chiliens préfèrent souvent te dire n’importe quoi plutôt que d’avouer qu’ils ne savent pas ! On a encore erré, perdus par de fausses informations données par les gens rencontrés, avec les petites qui crevaient de faim. Tim a fini par trouver une Hospedaje, habituellement remplie d’Israéliens, mais qui heureusement s’était vidée la veille : une petite mamie et son fils nous ont accueillis chez eux, on avait l’impression de dormir dans la chambre des enfants !

Première nuit dans un bon lit chaud après toutes ces galères et les nuits de camping, on a sacrément apprécié !

Puis, le lendemain, nous avons cherché comment aller à Bariloche (on ne perdait pas l’objectif des cartes de vue). Nouvelle mauvaise surprise, c’est quasi impossible, sauf à retraverser la frontière quasiment au même endroit et à rouler jusqu’à la côte Est de l’Argentine, avant de retraverser vers l’Ouest, une aberration… Merci le type du terminal de bus d’El Chalten pour ce mauvais tuyau !

Bref, nous avons finalement décidé de ne pas nous stresser pour les CB, il restait toujours la mienne, et de passer Noël à Coyhaique avec la famille française. Nous avons prévu un ferry pour le 28 décembre en direction de l’île de Chiloé, pour profiter des magnifiques fjords et aller passer quelques jours dans cette région verdoyante.

Nous sommes restés jusqu’à Noël chez notre petite mamie, Yolanda, et son fils Alex, et nous avons préparé les cadeaux pour tout le monde c’était très chouette ! Nous avons tous dîné ensemble le soir de Noël, et si je n’avais pas cassé mon appareil photo en le posant en équilibre sur un dossier de chaise pour faire une photo de groupe, la soirée aurait été parfaite !

 

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Préparation du gâteau au chocolat avec Nina à gauche et Lou à droite.

Notre belle tablée : James, un américain, Gilles, Tim, Anne-Gaëlle, Yolanda, Alex, Nina et Lou.

 

Le lendemain matin, il y avait des cadeaux au pied du sapin, et la petite Lou était ravie que le Père Noël ne nous ait pas oubliés même à l’autre bout du monde…

 

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"Alors Docteur ? Ahhh mais vous êtes très malade, il va falloir opérer !"

 

Entre temps Tim a retrouvé les joies de la pêche, en s’équipant cette fois : canne, moulinet, cuillères, mouches, il est allé taquiner les truites des rivières environnantes ! Et il a attrapé quelques beaux et bons poissons !

 

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Après Noël, nous avons tous quitté l’Hospedaje de la mamie, très sympa mais assez chère, et nous sommes allés passer les dernières nuits avant le ferry dans un camping un peu en dehors de la ville, près d’un petit parc naturel. Promenades, séances de pêche, grillades et jeux avec les 5 chiots adorables de la chienne du propriétaire, le tout par temps magnifique, c’était super. On a même fait quelques parties de trap trap enragées avec les filles et leurs parents, de quoi avoir des courbatures !

 

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En haut, la concurrence est sérieuse :)

En bas, les étranges sapins locaux, et les milliers de papillons de nuit...

 

Nous voilà depuis hier dans le ferry (26 heures !) : les paysages sont splendides, plages désertes, îlots de forêt, petits villages de pêcheurs de ci de là, et en arrière-plan des sommets enneigés… Nous avons même eu la chance de croiser des dauphins !

 

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Nous quittons donc la Patagonie, après presque un mois, avec pour objectif après Chiloé d’atteindre Puerto Montt au Chili et enfin Bariloche, en Argentine (mais tout peut changer !!).

 

Pour la fin, une anecdote sur un gros coup de stress : nous avions donc décidé de ne pas aller vers Bariloche tout de suite, car nous avions encore ma CB, et de prendre le ferry. Nous voilà dans le bureau pour acheter les tickets, et nous demandons si nous pouvons payer par carte pour économiser notre liquide (nous avions enfin réussi à retirer des pesos chiliens en arrivant à Coyhaique, où les banques acceptent les visas). L’hôtesse me répond par l’affirmative, j’ouvre mon portefeuille et … plus de CB ! J’ai cru me mettre à pleurer, et j’ai dit à Tim que je l’avais sûrement oubliée dans le distributeur, parce qu’ici, ils rendent d’abord la monnaie et le ticket, et la carte à la fin. Tim me dit que c’est fichu, que la carte a dû être avalée après que personne ne l’ait récupérée. Affolés, nous courons quand même à la banque, au guichet des emergencias, et nous expliquons la situation. Le type demande mon nom, mon prénom … et sort ma carte !! Quelqu’un l’avait probablement ramenée avant qu’elle soit avalée, quelle chance ! J’ai failli embrasser le type !

Enfin maintenant, on vérifie la CB 10 fois par jour !

 

Anecdote 2 : à l’arrivée du ferry à Quellon, sur l’ile de Chiloé, nous avons pris une navette pour atteindre le centre-ville puis nous avons décidé de prendre un bus pour Castro, un peu plus au Nord. La famille voulait aller à Chonchi, une ville entre Quellon et Castro. Tim faisait la queue pour acheter les billets avec Gilles, le père, et Christian, un autre français rencontré sur le ferry, pendant que je gardais les sacs dehors. Gilles est sorti avant d’avoir acheté les billets et quand Tim et Christian sont sortis à leur tour, la famille avait purement et simplement disparu… Moi qui était absorbée par la lecture du lonely planet et un peu à l’écart je ne les ai pas vu partir non plus.

Bref, un mystère après cette semaine très sympa que nous avions passé ensemble… Et aucun moyen de les joindre !

 

Anecdote 3 (on tarde à poster le message, alors il se passe plein de choses) : le parc Torres del Paine est en feu depuis le 29 décembre. Aux dernières nouvelles, 4% de la superficie avait brûlé, et le parc est fermé pour tout le mois de janvier…

 

A très vite pour la suite,

Tim et Alex

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14 décembre 2011

EPISODE 1

 

-   BRAZIL 

-   ARGENTINA : IGUAZU - LOS ESTEROS - BUENOS AIRES

 

Depuis qu'on en parlait…on l’a fait !

Départ pour Marignane le 15 novembre dernier avec des sacs bien chargés (17 kg pour Tim, 14 pour moi), en espérant pouvoir prendre l’avion : billets GP non réservés pour Lisbonne, puis pour Rio. Par chance tout se combine bien et nous voilà arrivés au Brésil le 16 au matin.

Manque de bol, il pleut des cordes, et le trafic est intense ; nous mettons plus d’une heure trente entre l’aéroport et le centre-ville…

Heureusement nous trouvons un backpacker fort sympa entre Lapa et Santa Teresa, sur une colline, avec une vue magnifique sur le quartier de Lapa (très animé le soir).

Rio est immense et tentaculaire, mais ses fameuses plages Ipanema et Copacabana, ses parcs, le pain de sucre, le Corcovado, ses multiples joggeurs, ses salles de sport en plein air et la découverte  d’un spot de surf la rendent très attrayante pour une capitale ! Et puis nada concernant la fameuse insécurité à laquelle nous nous attendions, personne ne nous a même abordés.

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En haut le quartier de Lapa, et la praia dos flamingos (avec le pain de sucre en arrière plan !)

En bas la célèbre Ipanema et la vue de notre backpacker.



Malgré tout, notre faible engouement pour les villes nous fait quitter Rio rapidement pour Ilha Grande, île paradisiaque recommandée par tous les connaisseurs du Brésil.

Après un combiné bus-bateau, bienvenue au paradis ! Ilha Grande est couverte de jungle et les très belles plages, à distance du seul village de l’île, Abraao, sont accessibles à pied ou en bateau. Pas de voiture, peu de touristes mais des infrastructures impressionnantes témoins de la fréquentation massive l’été !

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Oui, oui, c'est un vers de terre que Tim a dans la main !

En bas, notre hôtel...



Nous y avons passé presque trois jours, entre farniente et slack sur la plage, tentative de surf (mais les conditions n’étaient pas optimales), et rando dans la jungle tropicale de l’île. Rencontre avec quelques français bien cools, notamment une famille réunionnaise en surf trip depuis 4 mois avec deux petits de 8 et 10 ans, comme quoi, voyager avec des enfants c’est possible ;) !

Le dernier jour, avant de partir, nous avons fait la belle ascension du sommet de l’île, le pic du perroquet, avec un dénivelé de presque 1000 m, pas mal pour une petite île ! En haut la vue était magnifique…

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Destination suivante Paraty, décrit comme un très joli village côtier « authentique ». Côtier oui, joli oui, authentique non ! Boutiques de vêtements chics, restaurants et hôtels luxueux, un village pour touristes fortunés, un peu le Saint Trop’ local…pas vraiment pour nous.

Nous avons quand même passé une journée à Trindad, à une heure de bus : plages magnifiques et assez désertes en raison d’un temps peu engageant. Heureusement, la rencontre de Marcello et Giovanna, de Sao Paulo, lui producteur de musique parlant très bien l’anglais (fait rare) et elle avocate, nous a fait passer une très bonne journée.

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Et puis, fatalement, est arrivé le premier grand trajet en bus au travers de cet immense continent  : premier bus de Paraty à Sao Paulo (6h), puis de Sao Paulo à Foz de Iguaçu (14h), puis de la gare routière de Foz jusqu’au départ des bus pour franchir la frontière argentine, puis jusqu’à la frontière, et enfin…jusqu’à Puerto Iguazu, destination finale !

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En attendant le dernier bus, à la frontière argentine, ras le bol !



Plus de 24 h après, nous voilà en Argentine, tout près de la frontière brésilienne, pour visiter les fameuses chutes d’Iguazu,  classées patrimoine naturel de l’humanité par l’Unesco. Sur plus de 500 km, de nombreux affluents rejoignent le fleuve Rio Iguazu, qui se brise dans une gigantesque faille provoquant les 257 sauts constituant les chutes. La légende dit que cette faille aurait été créée par un dieu amoureux d’une mortelle, alors qu’elle tentait de fuir en canoë avec son amant.

Ces chutes se visitent du côté brésilien (Foz de Iguaçu) ou argentin (Puerto Iguazu). Le Paraguay est tout à côté mais n’a pas de point de vue sur les chutes.

Après toutes ces infos (merci le petit futé), place aux photos ! Pour nous la Garganta del Diablo, la gorge du diable, a été la chute la plus impressionante : des litres d’eau chutant sans fin, un nuage de goutelettes en suspension, des centaines d’oiseaux rasant les murs d’eau vertigineux… une impression de puissance grandiose et fascinante.

On vous laisse juger…

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En haut l'impressionnante Garganta Del Diablo.

Avec Tim et en bas le coati, animal "sauvage" trop souvent nourri par les touristes.

En bas à droite, une petite grenouille que Tim a pris plaisir à débusquer !



La ville de Puerto Iguazu n’offre par ailleurs que peu d’intérêt.  Nous avons vu le hito de las tres fronteras (frontière entre le Brésil, l’Argentine et le Paraguay), et fait une visite très instructive  dans un centre de sauvetage et de réhabilitation des animaux sauvages capturés ou blessés.

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En haut le hito de las tres fronteras, avec le symbole argentin.

En bas le centre de réhabilitation et un très beau toucan sauvé d'une valise de contrebandier.



Evidemment c’est aussi à ce moment-là, parce notre CB ne marchait plus, que nous nous sommes décidés à jeter un coup d’œil à nos comptes…et que nous avons découvert pas loin de 4000 euros de retraits frauduleux (destruction de la visa premier après 3 petites utilisations !).



Après cette pause de quelques jours, nous voilà repartis dans la galère des bus, et quelle galère !

Puerto IguazuPosadas, rien à signaler, sinon l’oubli de nos maillots sur le fil à linge de notre guest-house à Puerto, et la perte de ma batterie d’appareil photo de rechange (à ce rythme, on va s’alléger en 5 mois !)…

C’est à Posadas que ça se complique : nous voulions gagner la région marécageuse de Los Estéros, située à une centaine de km de Posadas, de façon directe. Mais c’est la désillusion ! Pas de transport public pour faire cette courte distance, nous devons payer (très cher) un 4x4 privé ou faire une immense boucle de plusieurs centaines de km en nous arrêtant dans des villes sans intérêt en transports publics…

Notre budget nous fait préférer la deuxième option et nous voilà, traînant nos guêtres dans Posadas (passe encore c’est une grande ville), puis à Paso de Los Libres, et enfin à Mercedes, bledou pouridou où il fait très très très chaud. Evidemment il n’y a pas de bus immédiat, et Mercedes est à nous pour une longue journée.  Pas même un petit spot de slack !

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Gare de bus de Mercedes...malgré tout je garde le sourire !

 

Heureusement le lendemain, après un trajet en bus fatiguant et poussiéreux, nous arrivons à Carlos Pellegrini, dans le parc naturel de Los Esteros del Ibera.  Chaleur écrasante, routes de sable et de terre, quelques bâtiments ici et là, mais aussi un très beau camping verdoyant, au bord de l’immense lagune marécageuse, et surtout…PLEIN d’animaux.

Enfin de bêtes en tout genre.

Enfin de bêtes et d’insectes en tout genre !

Simplement côté de notre tente, il y avait des caïmans à portée de main, des oiseaux par dizaines, des moustiques / scarabées / araignées et j’en passe, et les énormes crapauds pour manger tout ça.

Le premier soir, Tim a même trouvé un petit serpent, probablement un bébé boa, qu’il a photographié sous tous les angles !

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En haut notre camp site et ses crocos, et juste en dessous le "spot" de slack que Tim a voulu essayer (au dessus de la marre aux caïmans) : le propriétaire du camping s'y est heureusement opposé !

Plus bas, promenade dans la lagune, quelques vues du camping au coucher du soleil et bien sûr nos amies les bêtes : singe, bébé boa, crapaud géant et en bonus...une probable couleuvre, croisée au bord de la route !



Au programme dans cet environnement magnifique :

1/ Un tour en barque, qui nous a emmené loin sur la lagune et nous a permis de découvrir encore plus d’oiseaux et surtout des caïmans beaucoup plus imposants, très impressionnants ! On était juste avec des gros beaufs argentins qui balançaient des plantes à la tête des caïmans pour les faire réagir et qui jetaient leurs mégots dans la flotte, mais on a réussi à ne pas les jeter à l’eau… 

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2/ Une belle balade à cheval, dans des paysages superbes, au coucher du soleil...j'étais ravie !

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3/ Promenade nocturne avec Martin, un super guide, et sa lampe surpuissante.

Butin intéressant : des familles de carpinchos (plus gros rongeur d’Amérique du Sud, entre 60 et 70 kg la bête !), des petites biches et renards à leur poursuite, des tatous, des oiseaux endormis, des espèces de très gros rats sans queue, des chauves-souris…

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Les carpinchos (surnommés par Tim les pécaris, on ne sait pas pourquoi !)



4/ Et comme on était bien confiant, on est parti le lendemain en canoë dans la lagune, et on a côtoyé de très près les bêtes, dont nos amis les caïmans  !

Clou de la sortie, un énorme boa sur un vieux ponton, en train de se chauffer au soleil. Tim a dégainé l’appareil puis s’est jeté dessus, mais il n’a eu que la queue, la déception !

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En haut Tim et un "carpincho - pécari" en train de nager.

En bas la maman boa !



On serait volontiers resté plus longtemps mais les derniers jours on comptait un peu les sous, et il n’y a pas de liquidité dans ce petit village. Alors, on est reparti pour un peu de bus !

-          Destination Buenos Aires

-          Temps approximatif : 2 + 10 heures 

Arrivée au petit matin dans la capitale, avec comme d’habitude pas de réservation pour la nuit. Résultat : un lit dans un  backpacker  MOISI mais de chez moisi, crade, bruyant, pas convivial…

Seul avantage, on a rencontré un Egyptien super, Mohamed, dont nous reparlerons un peu plus loin !

Buenos Aires est une capitale très européenne et assez agréable, entre quartiers traditionnels et boutiques branchées. Nous y avons beaucoup marché et beaucoup mangé ! Après les éternels repas pain- fromage sans goût- jambon chimique de Los Estéros, c’était bien agréable.

Premier musée du voyage, le Museo Evita, retraçant la vie de l’emblématique Eva Peron. Un peu gentillet sur les bords (aucune mention des relations avec les nazis par exemple) mais très intéressant.

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En haut, le Congreso et le patio de la maison d'Eva Perron.

Au milieu une boutique ultra branchée.

En bas un petit goûter au Café Tortoni, l'un des plus vieux café de la capitale !



Nous avons aussi suivi les conseils de Lise, une amie d’ami, et nous sommes allés le vendredi soir assister à une Milonga traditionnelle, sorte de bal de tango. Dans une grande salle assez chic, les hommes et les femmes sont assis de part et d’autre, femmes en robe-talons aiguilles, hommes en chemise. Quand la musique commence, les hommes doivent inviter les femmes en suivant des codes très précis (c’est très drôle à regarder), puis il y a trois danses entrecoupées de discussions entre les partenaires, et puis il y a 5 minutes de musique plus commerciale pour que tout le monde retourne s’asseoir. Et ça dure comme ça de 18h à 2h du mat’ ! Ca ressemble un peu à un speed dating du tango…

En baskets, jean et t-shirt on dénotait pas mal, l’hôtesse d’accueil m’a demandé si j’avais une tenue de rechange !

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La Milonga.

Nous sommes assis du côté des hommes pour être ensemble, sinon c'était chacun de son côté !

 

Nous voulions ensuite gagner la péninsule Valdès plus au sud, pour admirer baleines, orques, pingouins et éléphants de mer, mais nous avons eu la mauvaise surprise de découvrir que 1/les prix du bus avaient doublé pour y aller et que 2/ là-bas, une voiture de location ultra chère s’imposait.

Sachant qu’ensuite les bus pour rejoindre El Calafate en Patagonie étaient chers et longs, nous avons modifié nos plans et nous avons acheté un billet d’avion pour El Calafate, billet moins cher que le prix des différents bus que nous aurions dû prendre !

Alors, Patagonie, avec un mois d’avance, nous voilà !

 

Petite anecdote sur notre dernière soirée à Buenos Aires : on voulait se faire plaisir et manger dans un très bon resto de viande. On rentre un peu tard de notre journée et on se met à discuter  avec Mohamed sur l’Egypte  autour d’une bière. Le temps passe et il nous propose très gentiment de partager le repas qu’il a préparé et qui mijote depuis déjà une heure. Heureux hasard, puisque nous ne partons pas au restaurant et voyons débarquer une heure après deux français qui se sont fait voler leur sac à dos, avec ipad, appareil photo, et portefeuille, et qui cherchent un moyen de récupérer des liquidités ! Et oui, parce que le WE en Argentine, les assurances ne fonctionnent pas, et western union non plus !

Nous voilà donc  tous attablés autour du délicieux ragoût de Mohamed. Manu et Marlène viennent de Paris et sont……….contrôleurs aériens, le monde est tout petit !

Voilà comment grâce à la rencontre de Mohamed dans ce backpacker miteux nous avons pu dépanner et faire la connaissance d’un couple très sympa que nous avons retrouvé à El Calafate !

 

A très vite pour la suite.

Tim et Alex

 

 

 

 

 

 

 

 

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