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América del Sur !
8 janvier 2012

EPISODE 2

 

PATAGONIA

 

Nous voilà donc dans l’avion début décembre -heureux d’aller vers la montagne- à destination d’El Calafate, ville appartenant à la Patagonie andine (par opposition à la Patagonie atlantique).

La Patagonie représente plus qu’un découpage administratif, il s’agit en fait de toute la pointe sud de l’Argentine et du Chili, en dessous d’une ligne tracée entre Bariloche à l’Ouest et Puerto Madryn à l’Est, et au-dessus de l’extrême sud du continent représenté par la Terre de Feu.

L’unité de cette immense région est assurée par un rythme de vie commun, des paysages arides et des conditions climatiques rudes (très rudes même, on a pu s’en apercevoir !).

Depuis notre avion, on se fait déjà une petite idée de l’environnement : vastes plaines arides entrecoupées de lacs et fleuves, avec les Andes à l’horizon. Tout est très minéral, majestueux. Ca nous évoque un peu les plaines mongoles, et vu l’excellent souvenir  qu’on en a gardé, on se réjouit d’arriver dans cette mythique Patagonie !

 

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Dans l’avion le ton est lancé : touristes sur-équipés, chaussures de rando aux pieds et gore tex sur le dos. Evidemment pas un argentin à l’horizon ! Mais bon nous savons que nous partons pour une destination très prisée, même si nous ne sommes pas encore au pic de fréquentation, entre  janvier et février.

Le trajet entre l’aéroport et la ville est superbe, mais très cher. Nous commençons à comprendre que le touriste ici est la vache à lait !

Installation tranquille dans un camping puis exploration d’El Calafate avant de retrouver Manu et Marlène, nos copains contrôleurs, pour le dîner.

Pour décrire cette ville, imaginez un Western : tout (ou presque) se passe dans la rue principale, resto, supermarché, magasins, magasins et … magasins ! Ici c’est plutôt le Courch’ local que le Saint Trop’ mais l’ambiance ne nous plaît pas beaucoup plus qu’à Paraty

Bref, en cherchant un peu nous trouvons un backpacker sympa et pas hors de prix pour diner (à distance de la rue principale, bien sûr !) et nous organisons pour  le lendemain une excursion au glacier Perito Moreno, en louant une voiture avec Manu et Marlène qui entre temps ont reçu le transfert Western Union de leurs parents.

Le glacier Perito Moreno est exceptionnel parce qu’il continue d’avancer (deux mètres par jour !), et parce qu’il est situé en face d’une péninsule qui permet de l’approcher de très près sans aucun risque. Et c’est très impressionnant ! Après deux heures de route nous le voyons enfin, 35 km x 5 km x 60 m de haut, un monstre craquant et tonnant, un océan de glace bleutée.

 

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Le lac situé à côté d'El Calafate, et notre première vue du glacier !

 

A côté la « mer de glace » de Chamonix fait pâle figure !

4 km de passerelle sont aménagés pour admirer le glacier, et avec le très beau temps que nous avons eu la vue était exceptionnelle.

 

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Au milieu, avec Manu et Marlène.

En bas notre premier condor, et le paysage magnifique sur le chemin du retour.

 

Nous avions prévu de balader un peu avec la voiture mais nous étions tellement bien au Perito Moreno que nous y avons flâné la journée, à profiter du soleil et à regarder ce paysage fascinant, guettant la chute des énormes blocs de glace dans l’eau.

Manu et Marlène sont partis le lendemain pour El Chalten, un peu plus au nord, et nous avons commencé à préparer notre premier trek : une boucle dans le parc Torres del Paine, en Patagonie chilienne.

On est parti le plus « light » possible de France en se disant qu’on pourrait tout louer sur place… Erreur ! On peut tout louer mais tout coûte très cher !

Dans un premier temps on s’est dit qu’on achetait juste le réchaud, et qu’on aviserait après, et puis finalement on a investi dans la popote et les couverts…que nous avons déjà en France !

Finalement, équipés et motivés, on a pris le bus pour Puerto Natales, au Chili, ville d’accès au Torres del Paine. Le passage de la frontière a pris trois plombes et demi (et je montre mon passeport, et je décharge les sacs, et je scanne les sacs, et je jure mes grands dieux que je n’ai pas de fruit / légume / fromage / miel qui pourraient contaminer la mondialement respectée agriculture chilienne …) mais on a fini par arriver !

Et on a trouvé une guest-house qui ne payait pas de mine, l’Hostel Dumestre, mais qui s’est révélée être notre meilleur hébergement depuis le début du voyage.

Tim avait planqué notre sac de pique-nique (contenant tous les produits interdits sus-cités) dans le bus et nous avons tranquillement déjeuné en organisant le trek.

Enfin en organisant, c’est un grand mot. Heureusement nous avons rencontré une française qui en revenait et qui nous a donné quelques indications sur les temps de marche !

Nous avons décidé de faire la grande boucle (environ 130 km) en 6 nuits et 7 jours de marche.

Séance de courses, achat de bâtons pour moi (oui  oui, ça aussi j’ai en France !) et au dodo, pour un départ le lendemain matin à 7 heures 30 vers le Torres.

Le Torres del Paine est un parc très (trop) bien organisé, les sentiers sont balisés et les parcours très clairs. Revers de la médaille, l’entrée et presque tous les campsites sont payants ! Il y a également des refugios, pour ceux qui ne veulent pas camper.

Le premier jour, bien chargés et pas encore très rodés, nous avons fait une petite étape pour dormir au pied des fameuses tours (les torres) de la Paine. Nous avons assisté au coucher du soleil derrière les tours, puis à son quasi retour à gauche des tours, sur une ligne horizontale. 

Avec notre situation très au sud du globe, le soleil se lève et se couche quasiment au même point, en décrivant une ellipse très horizontale. Et il se couche très très tard, vers 23h avec des lueurs jusqu’à 3-4 heures du matin, et un lever de soleil vers 5h. Très pratique pour faire à manger et lire un bouquin même tard !

 

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Sur le chemin vers les tours.

 

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Les tours de la Paine, et en bas la vue vers la vallée.

 

Le deuxième jour a été assez monotone, mais nous avons eu l’agréable surprise de découvrir une douche chaude au campement, luxe ultime pour un trek !

 

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Le troisième jour, les choses se sont corsées : on avait prévu une grosse étape pour arriver au campement situé au pied de la « passe », col à 1200m réputé pour être la portion la plus difficile du trek. Peu après le départ, il s’est mis à pleuvoir puis…à neiger ! Nous étions juste à la limite pluie-neige, et malgré nos équipements nous avons fini par être complètement trempés : chaussures inondées, pantalon glacé collé aux cuisses, doigts gourds, et gore-tex prenant la flotte par la fermeture éclair pour moi, merci North Face (ma Shoffle a été irréprochable ; Tim)!

 

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Quelques photos avant que le temps se corse, parce qu'après on ne pensait plus qu'à avancer !

 

On est arrivés vers 13h30 au campement intermédiaire, glacés et transis :

-          Au garde qui gérait le refuge : Hola, c’est possible de manger au sec et au chaud ?

-          Oui, bien sûr, les prix sont là.

-          Ah, mais nous avons nos propres sandwichs…

-          Alors c’est dehors !

Et nous voilà donc assis par terre comme des malheureux, adossés au mur du refuge, sous le couvert du débord du toit, pour ne pas être trempés…On l’a maudit ce sale type !

 

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Le refuge pas très accueillant...

 

Du coup on a convaincu tous les touristes qui arrivaient derrière nous de ne pas filer de sous à cet abruti et de marcher avec nous jusqu’au campement suivant, celui au pied de la passe.

Nous sommes donc repartis, marchant avec Katarina, une allemande solitaire rencontrée pendant le pique-nique, et qui se trimbalait un sac à dos monstrueux ! Elle était partie pour 10 jours d’autonomie avec beaucoup d’affaires, et de dos on ne la voyait pas derrière son sac ! Après un long chemin, beaucoup de pluie et l’apparition d’un vent glacé, nous sommes arrivés au campsite, situé derrière la moraine d’un glacier.

 

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En haut, avec Katarina et son énorme sac, en train de se battre contre les troncs !

En bas le très beau glacier juste avant le camp.

 

Tim et Katarina (les fous !) ont pris une douche glacée (et non, pas d’eau chaude, ça aurait été trop beau) et je suis allée me réchauffer dans l’espèce de yourte munie d’un gros poêle mis à disposition des campeurs pour cuisiner et manger. Une bénédiction, nous avons pu mettre toutes nos affaires à sécher !

Tout le monde nous inquiétait avec la passe du lendemain («  il parait qu’il y a de la neige jusqu’au genou », « les vents sont ultra violents ») et finalement après une nuit glacée nous avons trouvé une ascension très ventée mais plutôt facile, et très courte (moins de deux heures de montée) ! Et point de « mètre » de neige, seulement quelques névés.

 

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Toute la descente ensuite était superbe, surplombant un magnifique glacier : le glacier Grey, étendu à perte de vue entre les sommets et un immense lac.

 

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Un peu d'équilibre : les troncs suspendus, les échelles à pic...on est à fond !

 

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Le soir nous avons commencé à nous rendre compte que nous étions très « juste » en nourriture : nos rations nous laissaient sur notre faim. Nous avons donc décidé de raccourcir la durée du trek (5 nuits, 6 jours de marche) en accélérant les dernières étapes, pour manger plus que prévu à chaque repas.

Les derniers jours ont été éprouvants, malgré un temps beaucoup plus clément. Nous rêvions à de gros morceaux de viande grillée ! Quand nous sommes arrivés au départ du bus, je marchais comme une mamie…

 

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Le réconfort du soir : la soupe ! Et Tim qui progresse en escalade de tronc...

 

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Du coup, en rentrant à Puerto Natales, on est allés se caler à l‘Hostel Dumestre quelques jours, dans la cuisine inondée de soleil, et on a mangé !! Mangé, mangé, et encore mangé ! Et ces quelques jours tranquilles ont été très appréciables : on a bien discuté avec le couple de mamita-papitou qui tenait l’hostel (Ruben et Jovita, « Rhobita », qui louaient en fait quelques chambres de leur maison), José (« Rhosé »), leur homme à tout faire bossu, et on a profité du beau temps pour flâner dans Puerto Natales et faire un peu de slack.

 

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En haut avec Ruben, Jovita et José.

Le Milodon, emblème de la ville de Puerto Natales : animal préhistorique entre l'ours et le lézard, représenté absolument partout !

En bas le porte-clé de notre chambre ; oui oui vous lisez bien, c'est la DGAC !

 

Tim est même parti pêcher avec un local, et a loupé de près une énorme truite, qui s’est décrochée de son hameçon !

 

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On a aussi rencontré un couple de français qui était venu d’Ushuaia en stop et qui nous a dit que ça marchait très bien. Alors on s’est lancés, et on a décidé de quitter le Chili en stop pour retourner vers El Calafate. Nous voulions ensuite aller à El Chalten, une très belle région montagneuse un peu plus au nord, puis gagner Bariloche pour Noël pour enfin récupérer nos nouvelles cartes bleues.

Nous avons rapidement été pris par un homme dans un pick-up (les meilleurs plans avec les routiers), puis par une famille chilienne géniale, Horacio, Jenny et leur fils Christopher, avec qui nous avons passé la frontière (beaucoup plus simple dans ce sens-là !). Et attention la voiture : une vieille Ford Falcon de 78, avec deux banquettes, et un pare-brise complètement cassé ! Ici Carglass ne répare pas, et ne remplace pas non plus…

 

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Un autre chauffeur nous a permis de rejoindre la « ville » d’Esperanza, trois baraques pourries autour d’une station essence au milieu de rien, et là…on a attendu.

Deux heures.

Et personne ne s’arrêtait, ni même ne ralentissait ! La loose !

Finalement un routier qui transportait du gaz nous a emmenés, en nous expliquant qu’il allait bien à El Calafate, mais qu’en chemin il devait recharger des Estancias (des fermes) complètement perdues, et que ça allait lui prendre un peu de temps. Il ne savait pas trop où étaient ces Estancias, et du coup il nous a proposé de nous lâcher au bord de la route, d’aller vider son gaz, et de nous reprendre si personne ne s’était arrêté entre temps.

Et là…on s’est vraiment retrouvés au milieu de nulle part. A part une carcasse de guanaco (petit lama local) et le panneau indiquant la présence de l’Estancia, rien. Et on voyait au loin la poussière soulevée par le camion roulant sur la piste de terre vers les fermes qui s’éloignait, loin, loin…

 

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Les voitures passaient à 150 sans nous regarder (c’est le risque du jeu, dans une ligne droite), et personne ne s’arrêtait. Il était déjà bien 21h, nous n’avions pas d’eau, et nous avons commencé à douter du retour de notre chauffeur…

Finalement un type dans un pick-up nous a sauvé et nous a emmenés à bon port ! On est même arrivés assez tôt pour manger une Parrilla Libre, barbecue à volonté où on s’est gavés de viande délicieuse (boudin noir, blanc, poulet, bœuf et cordero -mouton patagon trop bon-) !

 

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La fin du voyage et la Parrilla ("parricha") !

 

Au total on a mis 10 heures en stop au lieu de 7 en bus, pas si mal !

Comme c’était le WE et que le dernier type avait l’air de dire qu’on avait nos chances, on a retenté le lendemain pour aller de El Calafate à El Chalten. Et ça a plutôt bien marché. On a juste été un peu choqués de trouver une carcasse défoncée de voiture au bord de la route, et à côté les deux passagers ensanglantés. On était les premiers à arriver après l’accident, et vu l’état de la voiture on a été soulagés de trouver deux personnes vivantes… Le conducteur avait trop bu et s’était endormi.

Finalement, d’autres voitures se sont arrêtées et une a amené les blessés à El Calafate, à l’hôpital (parce qu’il n’y a pas de réseau téléphonique dans ce coin, donc pas de possibilité d’appeler les secours !).

 

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En haut notre premier chauffeur, un transporteur de ciment (les sacs sont attachés sur la remorque !).

En bas l'arrivée à El Chalten, avec la vue sur le massif du Fitz Roy.

 

El Chalten est une petite ville située au pied du Fitz Roy, massif rocheux très connu des pros de l’escalade. Tout y est côté de TD+ (Très Difficile +) à ABO (Abominable !). Quand on ajoute à ça le temps capricieux, beaucoup de vent et des nuages qui cachent très souvent le sommet, on vous laisse imaginer le challenge !

On est partis direct faire une petite rando de deux jours avec dans l’idée de partir juste avant Noël pour Bariloche. Et on a été un peu déçus ! Paysages beaux mais pas de chance avec la météo : vent froid et nuages bas bloqués sur le Fitz Roy, pas très agréable.

 

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Bon en fait c'était quand même pas mal :)

Après l'effort, le réconfort !

 

On a essayé de trouver des bus pour partir vers Bariloche ; ils étaient complets pour 4 jours. Heureusement on en a trouvé un qui partait vers Los Antiguos, une ville intermédiaire près de la frontière chilienne, et le type du bus nous a dit que c’était encore plus sympa de faire la route côté chilien et de repasser la frontière à hauteur de Bariloche.

Conseil en bois, comme on a pu s’en apercevoir après…

Premier bus, 11 heures de trajet sur la très belle Ruta 40 (une piste), arrivée à 23h à Los Antiguos. Personne ne sait trop nous dire où est le camping et nous errons une heure à travers des chemins noirs de campagne, avec 6 autres touristes (des Israéliens ; il y a PLEIN d’Israéliens qui voyagent en Patagonie à tel point que les menus sont en espagnol et en hébreu !). On a fini par aller frapper chez des gens, à minuit, pour qu’ils nous indiquent le bon chemin.

 

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On the road again sur la Ruta 40.

 

Le lendemain on a recroisé la frontière chilienne, avec le même cérémonial que la première fois, en ajoutant cette fois que notre minibus était rempli de cartons de nourriture appartenant à certains passagers, et que ça a pris encore plus de temps que prévu...

Et on est arrivés à Chile Chico, blédou blédinou où tout est fermé entre midi et 16h et où il n’y a rien.

Vraiment rien.

Pas même un distributeur qui accepte les visas…

 

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Les gens du coin disent qu’il ne pleut pas de l’année, parce que…il y a un max de vent froid, fatiguant, toute l’année !

Donc nous voilà sans le sou, cherchant désespérément un moyen de quitter cet endroit venteux rapidement.

Les mauvaises nouvelles n’arrivant jamais seules, les bateaux réguliers pour quitter ce village, situé au bord d’un lac, sont pleins jusqu’à Noël. Et il n’y a pas de bus.

Avec notre manque de liquidités, c’était mauvaise limonade !

On a finalement trouvé une navette express’, très chère, mais qui partait le lendemain, et on a payé avec nos derniers sous argentins, heureusement acceptés !

 

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Le départ et l'arrivée de la traversée.

 

La traversée a été mouvementée : le bolide, couvert, était très rapide mais il y avait d’énormes creux dans le lac, très impressionnants ! Ils passent même un film sur un écran géant pour détourner l’attention des passagers, tellement ça bouge.

Moi j’étais malade, mais il y avait deux puces, françaises, qui se marraient bien avec leurs parents. Et c’est là que nous avons rencontré la famille Grimault, déjà croisée dans les rues de Chile Chico : Gilles, Anne-Gaëlle, Nina et Lou, 9 et presque 6 ans.

A Puerto Ibanez, notre village de destination, était censé nous attendre un minibus pour nous conduire à Coyhaique, la grande ville la plus proche. Et bien en fait non ! Il restait deux places dans le minibus, et nous étions 8 : la famille, un couple anglais, et nous. Il faisait très très froid et il n’y avait rien pour accueillir des touristes dans ce micro village...

Le conducteur du minibus s’est débrouillé : il a demandé à un type du bus de descendre, et de conduire son pick-up jusqu’à Coyhaique pour nous emmener.

Finalement Tim est monté avec le couple dans le minibus, et nous nous sommes entassés à 5, la famille et moi, sur la banquette arrière du pick-up ! A l’avant une chilienne s’était confortablement installée !

 

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Après quelques frayeurs sur la route (le pick-up est tombé en panne et le moteur fumait, fumait, mais ils ont continué parce qu’on était presque arrivés), nous avons atteint Coyhaique à la nuit. Enfin, le conducteur nous a largués à tataouine les bains, loin du centre-ville, en nous indiquant un hypothétique camping.

Et les chiliens préfèrent souvent te dire n’importe quoi plutôt que d’avouer qu’ils ne savent pas ! On a encore erré, perdus par de fausses informations données par les gens rencontrés, avec les petites qui crevaient de faim. Tim a fini par trouver une Hospedaje, habituellement remplie d’Israéliens, mais qui heureusement s’était vidée la veille : une petite mamie et son fils nous ont accueillis chez eux, on avait l’impression de dormir dans la chambre des enfants !

Première nuit dans un bon lit chaud après toutes ces galères et les nuits de camping, on a sacrément apprécié !

Puis, le lendemain, nous avons cherché comment aller à Bariloche (on ne perdait pas l’objectif des cartes de vue). Nouvelle mauvaise surprise, c’est quasi impossible, sauf à retraverser la frontière quasiment au même endroit et à rouler jusqu’à la côte Est de l’Argentine, avant de retraverser vers l’Ouest, une aberration… Merci le type du terminal de bus d’El Chalten pour ce mauvais tuyau !

Bref, nous avons finalement décidé de ne pas nous stresser pour les CB, il restait toujours la mienne, et de passer Noël à Coyhaique avec la famille française. Nous avons prévu un ferry pour le 28 décembre en direction de l’île de Chiloé, pour profiter des magnifiques fjords et aller passer quelques jours dans cette région verdoyante.

Nous sommes restés jusqu’à Noël chez notre petite mamie, Yolanda, et son fils Alex, et nous avons préparé les cadeaux pour tout le monde c’était très chouette ! Nous avons tous dîné ensemble le soir de Noël, et si je n’avais pas cassé mon appareil photo en le posant en équilibre sur un dossier de chaise pour faire une photo de groupe, la soirée aurait été parfaite !

 

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Préparation du gâteau au chocolat avec Nina à gauche et Lou à droite.

Notre belle tablée : James, un américain, Gilles, Tim, Anne-Gaëlle, Yolanda, Alex, Nina et Lou.

 

Le lendemain matin, il y avait des cadeaux au pied du sapin, et la petite Lou était ravie que le Père Noël ne nous ait pas oubliés même à l’autre bout du monde…

 

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"Alors Docteur ? Ahhh mais vous êtes très malade, il va falloir opérer !"

 

Entre temps Tim a retrouvé les joies de la pêche, en s’équipant cette fois : canne, moulinet, cuillères, mouches, il est allé taquiner les truites des rivières environnantes ! Et il a attrapé quelques beaux et bons poissons !

 

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Après Noël, nous avons tous quitté l’Hospedaje de la mamie, très sympa mais assez chère, et nous sommes allés passer les dernières nuits avant le ferry dans un camping un peu en dehors de la ville, près d’un petit parc naturel. Promenades, séances de pêche, grillades et jeux avec les 5 chiots adorables de la chienne du propriétaire, le tout par temps magnifique, c’était super. On a même fait quelques parties de trap trap enragées avec les filles et leurs parents, de quoi avoir des courbatures !

 

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En haut, la concurrence est sérieuse :)

En bas, les étranges sapins locaux, et les milliers de papillons de nuit...

 

Nous voilà depuis hier dans le ferry (26 heures !) : les paysages sont splendides, plages désertes, îlots de forêt, petits villages de pêcheurs de ci de là, et en arrière-plan des sommets enneigés… Nous avons même eu la chance de croiser des dauphins !

 

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Nous quittons donc la Patagonie, après presque un mois, avec pour objectif après Chiloé d’atteindre Puerto Montt au Chili et enfin Bariloche, en Argentine (mais tout peut changer !!).

 

Pour la fin, une anecdote sur un gros coup de stress : nous avions donc décidé de ne pas aller vers Bariloche tout de suite, car nous avions encore ma CB, et de prendre le ferry. Nous voilà dans le bureau pour acheter les tickets, et nous demandons si nous pouvons payer par carte pour économiser notre liquide (nous avions enfin réussi à retirer des pesos chiliens en arrivant à Coyhaique, où les banques acceptent les visas). L’hôtesse me répond par l’affirmative, j’ouvre mon portefeuille et … plus de CB ! J’ai cru me mettre à pleurer, et j’ai dit à Tim que je l’avais sûrement oubliée dans le distributeur, parce qu’ici, ils rendent d’abord la monnaie et le ticket, et la carte à la fin. Tim me dit que c’est fichu, que la carte a dû être avalée après que personne ne l’ait récupérée. Affolés, nous courons quand même à la banque, au guichet des emergencias, et nous expliquons la situation. Le type demande mon nom, mon prénom … et sort ma carte !! Quelqu’un l’avait probablement ramenée avant qu’elle soit avalée, quelle chance ! J’ai failli embrasser le type !

Enfin maintenant, on vérifie la CB 10 fois par jour !

 

Anecdote 2 : à l’arrivée du ferry à Quellon, sur l’ile de Chiloé, nous avons pris une navette pour atteindre le centre-ville puis nous avons décidé de prendre un bus pour Castro, un peu plus au Nord. La famille voulait aller à Chonchi, une ville entre Quellon et Castro. Tim faisait la queue pour acheter les billets avec Gilles, le père, et Christian, un autre français rencontré sur le ferry, pendant que je gardais les sacs dehors. Gilles est sorti avant d’avoir acheté les billets et quand Tim et Christian sont sortis à leur tour, la famille avait purement et simplement disparu… Moi qui était absorbée par la lecture du lonely planet et un peu à l’écart je ne les ai pas vu partir non plus.

Bref, un mystère après cette semaine très sympa que nous avions passé ensemble… Et aucun moyen de les joindre !

 

Anecdote 3 (on tarde à poster le message, alors il se passe plein de choses) : le parc Torres del Paine est en feu depuis le 29 décembre. Aux dernières nouvelles, 4% de la superficie avait brûlé, et le parc est fermé pour tout le mois de janvier…

 

A très vite pour la suite,

Tim et Alex

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Commentaires
A
Merci ma puce pour ton message.<br /> <br /> J'espere que tu vas bien et que le college, ça roule toujours aussi bien (mais je n'en doute pas!).<br /> <br /> Tu te regales toujours autant au poney club ?<br /> <br /> Je t'embrasse fort.<br /> <br /> Alex
C
Salut vous deux, j’espère que vous allez bien, et que tu (Alex)n'a pas ré-oublié ta CB :)!!!<br /> <br /> Encore une mystérieuse disparition ? A moins qu'ils en aient marre de voyager en groupe ? Ou qu'ils pensent vous retrouver plus loin ? <br /> <br /> Je vais faire de la pub : North face, c'est super, quand il pleut, ça prend l'eau par la fermeture éclair!!! ACHETEZ VITE!!!<br /> <br /> Je t’écris au prochain épisode,<br /> <br /> Big Bisous à vous deux,<br /> <br /> Carla <3 <3 <3 <3(4 <3(cœurs) de la part de Juju (Qui est reparti à Berlin),Papa, Sylvana et de MOI!!!)
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